Il et Moi, c’est une histoire bluffante dont la subtilité s’écrit sur la couverture. Dès les premières pages, le lecteur sait qu’il progresse en terrain miné. Il sent à ce pincement dans l’estomac le moment où tout va basculer. Où les personnages vont plonger en eau trouble. C’est paru aux éditions TohuBohu.
Ce n’est pas ce qui va passer qui le tient en haleine, c’est la façon dont cela va se passer. Le côté toxique de cet engrenage qui se met en place. Page après page, les rouages sanglants s’enclenchent. On voudrait crier, arrêter le geste, freiner avant le point de non-retour de cette mauvaise blague qui prend des allures sinistres.
Mais au lieu de ça, on plonge, toujours plus loin, toujours plus sombre dans les méandres de l’esprit de celui qui tue. D’ailleurs qui a tué ? Qui est la marionnette et qui est le coupable ? Difficile de faire la différence.
On a beau savoir qu’une fois le pas franchi, il n’y aura pas de rédemption dans cette histoire, on ne peut s’empêcher de suivre les personnages d’Il et Moi avec angoisse pour voir, pour comprendre jusqu’où tout cela peut aller. On se laisse prendre avec une étrange délectation par cette ambiance malsaine, cette noirceur qui suinte des pages au fur et à mesure que nos protagonistes s’enfoncent.
Dans ce thriller psychologique, Philippe Setbon nous entraîne dans les tréfonds de l’esprit humain, là où subsistent les parts d’ombre. Il et Moi prend son lecteur au piège d’une singulière fascination qui le poussera à boire ce calice toxique jusqu’à la lie, jusqu’à la dernière page. Parfois même d’une seule traite !