Un funambule est le nouveau roman d’Alexandre Seurat, auteur de la virtuose Maladroite (critique ici), qui avait reçu en 2015 le coup de cœur des magasins Cultura. On fait cette fois-ci la rencontre d’un personnage étrange, qui semble – de notre point de vue en tout cas – atteint de troubles psychologiques. C’est paru au Rouergue.
Dans Un funambule, on plonge totalement dans les pensées d’un jeune homme, dont on ne sait pas grand chose. Il vient de rompre avec sa petite amie, a des relations compliquées avec sa mère, ne comprend pas toujours tout ce qu’on lui dit, ou ce qu’on lui montre. Il a rendez-vous avec son père pour un mystérieux rendez-vous médical…
Que va-t-il lui arriver, et quel est ce mauvais pressentiment qui nous saisit ? Les pensées de ce personnage dans lesquelles nous nous retrouvons immergés, sont troubles et éparses. Parfois, elles partent dans tous les sens. Ce qu’il a dans la tête n’est régi par rien de tangible. Ce qu’il vit à l’instant T peut l’embarquer dans des considérations complètement autres. Qui ne sont pas sans lien, mais qu’il est difficile de raccrocher à quoi que ce soit.
Alexandre Seurat
Il faudra beaucoup de concentration au lecteur pour venir à bout d’Un funambule, qui ne comporte pourtant pas tant de pages que cela. L’exercice auquel Alexandre Seurat choisit de se prêter est intéressant et totalement maîtrisé. Un exercice de style d’équilibriste. Il nous l’avait déjà prouvé dans La maladroite : Alexandre Seurat sait parfaitement où il veut emmener le lecteur. On le laisse nous prendre par la main jusqu’au dénouement. Un funambule nous laisse une impression bizarre. Si la souffrance de ce personnage toujours coupé de la réalité et immergé dans son monde n’est pas immédiatement perceptible, elle transpire par tous les pores de ce livre qui, stylistiquement, met en lumière le trouble mental avec brio.
Un tour de force à saluer, même si Un funambule ne se lit pas avec autant de fluidité que La maladroite.
