La chimiste de Stephenie Meyer : quand l’alchimie prend

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La chimiste, nouveau roman de Stephenie Meyer est paru chez Lattès en novembre dernier. Son nom vous dit quelque chose ? Il s’agit de l’auteur de la fameuse saga Twilight, qui a déchaîné les passions comme les critiques. Qu’en est-il de ce petit dernier ? Retour sur une bonne surprise.

Notre héroïne – nous l’appellerons Alex mais ce n’est qu’un pseudo – est en cavale depuis plusieurs années. Surnommée « La chimiste » par les services secrets américains, sa spécialité est d’utiliser toutes sortes de substances chimiques et molécules fabriquées par ses soins pour faire parler les suspects. Elle déjoue attentats terroristes, épidémies mortelles et autres complots, jusqu’au jour où elle tombe sur l’information sensible qui remet tout en cause.
Son mentor le professeur Barnaby est assassiné et lui donne tout juste le temps de s’échapper. Depuis, elle fuit le gouvernement, échappe à deux tentatives de meurtres, et a mis au moins une routine de sécurité lui permettant de piéger efficacement ses logements successifs. Ne jamais rester au même endroit, dormir avec un masque à gaz, habitée par sa paranoïa, Alex vit dans l’ombre. Jusqu’au jour où un de ses anciens chefs la recontacte et cherche à travailler à nouveau avec elle, avec en échange la promesse de ne plus la traquer. Il s’agit d’interroger un nouveau suspect qui fomenterait une attaque chimique à l’échelle nationale : Daniel Bleach.
Déterminée à doubler son patron tout en sauvant la population, Alex va enlever en solo Daniel pour l’interroger. Déstabilisée, elle va découvrir qu’on la mène peut-être en bateau… Qui est Daniel ? Quel secret est à l’origine de la fuite d’Alex ? En sortira-t-elle vivante ? Est-elle en fait une psychopathe ?
Un roman à cent à l’heure ! On est séduit par les rebondissements permanents de La chimiste, qui nous tient en haleine du début à la fin. L’écriture est simple et rend la lecture fluide. Les personnages sont attachants, mention spéciale pour la formidable troupe de chiens.
Il est difficile d’identifier l’auteur de Twilight dans ce thriller aux accents plus réalistes, si ce n’est dans la présence d’une romance entre deux des personnages. Cet amour « passionnel » fait quelque peu midinette, cependant il séduit et apporte définitivement un plus à La chimiste. Les longues descriptions techniques (procédures de défense d’Alex, méthodes de torture, armes à feux, etc.) témoignent d’un travail de recherche poussé et louable de l’auteur, mais peuvent décourager l’attention du lecteur. All in all, un roman qu’on recommande, en plus sa couverture argentée brillante agrémentera joliment vos petites mains dans le métro.
Extrait : 
Elle sourit pendant qu’il riait de bon coeur. Elle tentait de cacher sa panique grandissante. C’était dangereux de fraterniser ainsi. Elle n’avait jamais eu de rapports avec ses sujets. Elle ne devait pas le considérer comme une personne. Il en fallait voir en lui que le monstre – le tueur potentiel d’un million d’innocents.
– Même si j’aime bien de temps en temps sortir au restaurant.
Elle émit un son, la tête ailleurs, un petit raclement de gorge. Elle s’aperçut trop tard que cela pouvait passer pour un assentiment.
– Au fait, moi c’est Daniel.
A sa grande surprise, elle avait oublié le nom qu’elle était censée utiliser. Il lui tendait la main.En la serrant, elle sentit sa bague empoisonnée soubresauter à son doigt.
– Bonjour, Daniel.
– Et vous, c’est ?…
Il la regarda en haussant les sourcils.
– Alex.
Oups ! C’était une de ses couvertures. Tant pis.

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