La Proie du Papillon de Stéphane Soutoul : du suspense et de l’érotisme

La Proie du Papillon est le nouveau livre de Stéphane Soutoul, qui paraît aujourd’hui aux éditions Pygmalion. Un roman qui nous fait découvrir les Fils d’Eros, des professionnels de la séduction qui jouent avec leurs victimes jusqu’à les mener à leur perte…

Stéphane Soutoul est un auteur que j’ai découvert grâce à son roman Si proche de lui (chronique ici), un livre mêlant magie et romance. L’auteur revient cette fois-ci avec un roman totalement différent de son genre de prédilection. La Proie du Papillon est un livre sombre et incroyable qui tourmentera le lecteur du début à la fin.

Judith de Ringis est une femme d’affaire exigeante et cruelle à qui tout réussit. La seule ombre au tableau se résume en deux mots : Annie Laurens. Annie pense être la meilleure amie de Judith, mais la vérité est tout autre : celle-ci la déteste et veut la voir disparaître. En effet, la jeune femme attire tous les regards, pire, elle commence même à lui voler ses clients. Lorsque Judith apprend qu’une organisation secrète, les Fils d’Eros, peut lui permettre de se débarrasser de sa concurrente, elle saute sur l’occasion. Elle va embaucher Marco, plus communément appelé le Papillon, pour séduire Annie et la mener à sa perte. Un jeu dangereux auquel il ne fait pas bon de jouer…

Stéphane Soutoul signe avec La Proie du Papillon un roman des plus captivants. Le lecteur imagine tous les scénarios possibles mais l’auteur laisse volontiers de faux indices pour nous mener tantôt sur une piste, tantôt sur une autre. On ne découvrira qu’une fois arrivé aux derniers chapitres le fin mot de l’histoire. Le lecteur se laisse finalement entuber autant que les proies des Fils d’Eros, et ce pour notre plus grand plaisir. Un roman qui laisse le suspense prendre de l’ampleur au fil de l’histoire, des personnages savamment imaginés et une bonne dose de séduction tintée d’érotisme en bonus.

La Proie du Papillon a dû nécessiter un travail incroyable pour la mise en place de l’intrigue. Les personnages jouant tous plusieurs rôles pour cacher la vérité. Le personnage de Marco est tout simplement incroyable, on ne sait jamais s’il montre sa vraie personnalité ou bien si il ment. Judith, quant à elle, est machiavélique et perfide. Elle n’hésite pas à écraser les obstacles qui se dressent sur son chemin, quitte à blesser tout le monde au passage. Mais si toute cette haine cachait en réalité un besoin de trouver un adversaire à sa hauteur ?

Stéphane Soutoul a décidé de donner la narration à Judith afin de nous laisser entrer dans son monde et de saisir sa personnalité tyrannique et cruelle. Bizarrement, on se prend tout de même à l’apprécier. On aime sa passion, ses excès de rage incontrôlés, son tempérament, son besoin de dominer tout le monde. C’est une femme à la philosophie de vie attrayante, qui attire notre sympathie dès les premières pages. Qu’il est plaisant d’apprécier des personnages malhonnêtes ! Avec La Proie du Papillon, nous serons servis. Mais ce choix de narration n’est pas là uniquement pour nous faire rentrer dans la tête de Judith, il permet également à Stéphane Soutoul de nous laisser encore plus dans le flou.

En effet, si nous connaissons Judith par cœur, il n’en va pas de même pour Marco ainsi que les autres personnages secondaires. Chaque personnage est travaillé avec soin afin de laisser le lecteur en plein doute tout au long de la lecture. C’est ce qui nous permet de réfléchir à plusieurs retournements de situation. Si j’avais déjà pensé à celui que l’auteur a finalement choisi, j’ai tout de même apprécié le fait de ne savoir qu’à la toute fin si j’avais vu juste !

Le mélange thriller/érotisme de La Proie du Papillon est juste parfait, nous laissant dans une tension mêlée de sensualité à chaque chapitre. Un livre à découvrir absolument !

« Un monde de faux-semblants et de trahisons : voilà l’univers dans lequel je m’épanouis. […]
Si je suis loin d’incarner l’honnêteté et la compassion envers mon prochain, j’ai au moins la délicatesse d’embrasser sans complexe ma véritable nature, celle d’une femme prête à tout pour voir aboutir ses desseins. Une prédatrice. Une experte dans l’art des machinations avec un indéniable penchant pour les coups bas. Selon moi, rien n’est plus beau que d’achever son ennemi lorsque celui-ci est à terre. »

Le blog d’auteur de Stéphane Soutoul