One Punch-Man, tome 1 : ça va faire mal !

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S’il y a un manga dont tout le monde parle actuellement, c’est bien One Punch-Man, qui bénéficie d’un succès fulgurant à travers le monde. Un article est même paru dans Télérama à son sujet. Tout d’abord parue sur internet, cette BD de l’auteur « ONE » et dessinée par Yusuke Murata, a été adaptée en animé par Kaze sous nos latitudes, puis est parallèlement sortie en manga aux éditions Kurokawa. Tous les fans de manga ont pu apercevoir la boule à zéro de ce drôle de héros en apparence chétif, mais qui dégomme des méchants bien plus balèzes d’un seul coup de poing. Cette caricature de Superman (et de tout autre super héros, bien entendu) est un nouveau poids lourd de l’animation nippone. Mais tout ce tapage médiatique est-il mérité ? J’ai mené l’enquête.

one-punch-man-mangaLe début de One Punch-Man commence par une scène de dévastation typique dans une ville qui pourrait exister n’importe où. Le décor classique avant qu’un super héros ne débarque. Un monstre, Vaccine-Man, et qui ressemble en tout point à Piccolo de Dragon Ball, se fait démonter par un gringalet complètement chauve du nom de Saitama. Et en plus il sauve une petite fille. Avec « schoolgirl » écrit sur son t-shirt. Ces clichés accumulés sont totalement voulus : en effet, Saitama existe pour détourner les codes du genre et nous faire rire. Et ça marche.

One-Punch Man se moque non seulement de Dragon Ball, mais aussi de L’Attaque des Titans, autre succès à l’heure actuelle. Un homme accepte de subir des expériences pour devenir plus fort, et une fois géant, il menace la ville « B » (l’auteur ne se foulant pas trop pour chercher des noms) et Saitama lui balance : « Tu aurais pu au moins mettre un slip ». C’est Hajime Isayama qui va apprécier ! En même temps, comme le manga est largement parodique, la logique n’a plus vraiment sa place. Le héros met K.O. ce « Titan » monstrueux d’un seul coup de poing, et on se demande à chaque fois comment c’est possible. Saitama prétend être devenu invincible à force d’un entraînement acharné qui lui a fait perdre tous ses cheveux (qu’est-ce que… de quoi ?). C’est à se demander s’il ne s’agit pas d’une autre pique lancée contre Dragon Ball Z, sachant que les cheveux des héros sont un signe criant de puissance. Comme Bleach. Mais bon, si on devait donner la liste de tous les shonens où ça arrive, on n’aurait pas fini… Vous le voyez, les mangas en prennent pour leur grade.

Autre incohérence de taille : le passage où il démonte un crabe géant, qui était à la base un homme devenu ainsi… pour avoir mangé trop de crabes. Mais bien sûr. Dans ce cas-là, depuis le temps, je serai devenue « Sushi-girl » avec des pouvoirs magiques qui font apparaître des dessins animés partout, fait danser des chats et sauve la planète avec Son Goku. Mais euh… Hum. Oubliez ce que je viens de dire.

Pourtant, ce 1er tome de One Punch-Man aborde en filigrane des questions plus sombres. Dans un flashback, Saitama (avec des cheveux, donc) était un jeune homme au chômage, « qui avait complètement foiré son entretien ». De guerre lasse contre les monstres qui persécutent les habitants de sa ville, il sauve la vie d’un enfant très laid dont il se moque éperdument, car « le taux de natalité est trop bas au Japon ». Donc entre deux blagues et deux marrons en pleine poire, « ONE » ose soulever des problèmes très sérieux au sein de son Archipel, ce que peu d’auteurs de manga osent faire. D’ailleurs on ne connaît toujours pas l’origine de ces monstres, mais il est juste précisé que ce serait dû à la pollution humaine. Enfin une autre analepse nous montre les très difficiles débuts de Saitama à douze ans, ce qui nous fait bien plus réfléchir que rire.

Ce serait impossible de faire une critique du tome 1 de One-Punch Man sans parler du deuxième personnage majeur du manga, à savoir Genos, un jeune cyborg de dix-neuf ans qui souhaite devenir le disciple de Saitama. Là encore l’incohérence est voulue, car c’est difficilement probable qu’un cyborg soit moins fort qu’un humain, même très entraîné ! Le passage où ils tuent la femme-moustique comprend tout ce qu’il y a de drôle et d’entraînant. Cela tombe bien, car Saitama commençait à faire une dépression, vu qu’il est trop fort.

One-Punch-Man-extrait

En conclusion, force est de constater que ce manga ne ressemble à rien d’autre. Très parodique, il prend à contre-pied le lecteur et lui fait entrevoir des problèmes plus profonds, entre deux scènes d’action. Un vrai O.V.N.I. inclassable, mais qui est particulièrement jouissif, surtout quand on voit le héros tout défoncer à coups de poings ( ça défoule ). Après, s’agit-il d’un chef d’oeuvre, comme le veulent nous le dire ses nombreux groupes de fans à travers le web ? Seul le temps nous le dira, il faut juste attendre que l’histoire s’approfondisse et ne s’étiole pas en chemin. Il y a de quoi faire, près de dix tomes sont déjà parus au Japon. De quoi mettre les poings sur les « i ».

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  1. Pingback: "One Punch-Man" dans ta face ! • SMALL THINGS : Cinéma séries

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