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Au-Delà du Réel, l’aventure continue, saison 7

En 1995, X-Files cartonne, Star Trek continue de briller et la SF se sent pousser des ailes. MGM et Showtime produisent une nouvelle version de The Outer Limits, série des années 60.

« Ce n’est pas une défaillance de votre téléviseur. N’essayez donc pas de régler l’image. Nous maîtrisons, à présent, toute retransmission. Nous contrôlons les horizontales et les verticales. Nous pouvons vous noyer sous un millier de chaînes ou dilater une simple image jusqu’à lui donner la clarté du cristal, et même au-delà … Nous pouvons modeler votre vision et lui fournir tout ce que votre imagination peut concevoir. Pendant l’heure qui vient, nous contrôlerons tout ce que vous allez voir et entendre. Nous partagerons les angoisses et les mystères qui gisent dans les plus profonds abysses… au-delà du réel. » Cette voix qui accompagne le générique a été magnifiquement portée par l’excellent Patrick Floersheim, disparu il y a quelques années maintenant.

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La saison 7 est l’ultime saison de l’anthologie. Son dernier épisode ne conclut pas la série, c’est même l’avant-dernier qui donne un petit goût de final. Quelques épisodes sont des backdoor pilots, des épisodes faits pour être le premier d’une possible série.

Revenons sur chaque épisode puisque la série, anthologique, est assez inégale. Les épisodes en bleu sont les incontournables.

 

7×01 ● Vive la famille

Un père surmené achète à sa famille un robot pour l’aider dans les tâches ménagères de la maison, mais découvre que la machine se met à usurper son autorité en tant que chef de famille dans la maison.7x01-au-dela-du-reel-Family_values

Un épisode sympathique mais qui est très prévisible. On comprend aisément comment va évoluer la situation. La fin est un peu précipitée alors qu’elle dévoile un avenir très sombre avec un certain soulèvement des machines excitant.

 

 

7×02 ● Le malade Zero

Un soldat est renvoyé dans le passé pour tuer le porteur original d’un virus qui cause la fin du monde, mais se retrouve dans une situation difficile pour remplir sa mission.

On pouvait s’attendre à une relecture de L’Armée des Douze Singes et effectivement, avec un script pas malin qui grille son dénouement, on n’est plus surpris et on trouve ça très vain. L’épisode passe son temps à attendre les 40 minutes pour se conclure. Du remplissage pas très finaud.

 

7×03 ● Une nouvelle vie

Trois jeunes gens fatigués de la vie de tous les jours, rejoignent une communauté éloignée dirigée par un prêcheur charismatique,dont les intentions se révèlent être bien éloignées de l’atteinte de la sagesse.

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On se dit qu’on se retrouve dans un script très saison 1. On pense alors à un épisode avec nudité, un peu de soap et une fin « c’était un alien » ! On a presque tout bon sauf avec le nu. On retrouve Jeremy Sisto (Six Feet Under).

 

 

7×04 ● Les Mères  Porteuses

Une artiste dans le besoin se porte volontaire pour être une mère porteuse et gagner un peu d’argent mais elle va découvrir que l’enfant qu’elle porte n’est peut-être pas humain.

La VF commet une erreur en mettant la voix off dans la scène qui vient avant le générique…  L’épisode est long, bavard et se termine dans une facilité déconcertante qui n’a presque rien à voir avec tout ce qui était installé. Bancal.

 

7×05 ● La Navette

L’unique survivant d’une expédition spatiale retourne sur Terre, pour apprendre qu’un extraterrestre a élu domicile dans son corps ce qui le rend invulnérable.

Une histoire qui ne trouve son écho que dans les dix dernières minutes. Les vieux réflexes de « j’ai une idée de fin, j’en fait un script » ne marche plus.

 

7×06 ● Mona Lisa

Un assassin cybernétique se met à mal fonctionner, rencontre une femme à la recherche de sa fille, et commence à développer des émotions et apprend la véritable valeur de la vie humaine.

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On est étonné par les personnages qui semblent avoir une petite psychologie. Pas surprenant finalement, c’est le pilote d’une future série jamais achetée. On comprend que le concept est ici introduit pour donner envie de voir une suite et s’attarde sur la relation entre les personnages comme tout bon pilote. On retrouve Laura Harris qu’on a connu (et perdu) dans The Faculty.

 

 

7×07 ● La Réplique

Un généticien clone illégalement sa femme dans le coma, mais les choses se compliquent lorsqu’elle se réveille de manière inattendue et apprend qu’elle a été remplacée.

Un épisode qui sent bon la saison 1 et qui se permet de conclure d’une façon originale et à contrepied de ce qu’on a l’habitude de voir et pressentir. Avec Sherilyn Fenn (Twin Peaks)

 

7×08 ● Attention aux Dinosaures

Une race d’extraterrestres ressemblant à des dinosaures apprend à leurs alliés humains les secrets de la téléportation, mais un saut bâclé créé un dilemme aux enjeux élevés pour toutes les personnes impliquées.

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Issu d’une nouvelle, cet épisode nous fait dire quand même que ce concept de dinosaures est ridicule. L’épisode est vraiment mauvais. Sans cette histoire de dinosaures, l’épisode se tenait même davantage.

 

 

7×09 ● La Boutique des Petites Horreurs

Un voleur miteux reçoit un portefeuille d’un propriétaire d’une échoppe assez curieuse, l’objet donnant les capacités à son possesseur de voler l’argent d’une personne juste en le touchant.

Autre pilote qui n’a jamais eu de suite, cet Alien Shop semble tranché avec tout le reste de la série. Un porte feuille magique n’a rien à faire dans cette anthologie. On allait sûrement dans une série avec un objet par épisode et une fin un peu pessimiste et un retour de flammes de l’acheteur ? En tout cas, cet épisode se conclut avec un drame sorti de nulle part et incohérent. On est dans un terrain inédit alors pourquoi pas au final ?

 

7×10 ● D’un Monde à l’Autre

Un scientifique essaye de sauver un enfant mutant des manipulations du gouvernement, tout cela après qu’il soit révélé que l’enfant peut se connecter à une autre dimension.

Alors l’enfant mutant est une flaque difforme de tissus organiques… On parle d’univers parallèles pour sauver le tout et tenter de justifier une conclusion plutôt positive. On tend même vers le voyage temporel. Bonne idée d’avoir un twist final qui nous met du côté du personnage principal. William B. Davis (L’Homme à la Cigarette dans X-Files) est là !

 

7×11 ● Dans le Sang

Un équipage réduit s’envole pour une mission d’exploration planétaire et se retrouve perdu après que leur vaisseau se soit fait aspirer dans un trou creusé dans la toile du temps et de l’univers lui-même.

On commence par un prégénérique surprenant avec ce vaisseau venu de nulle part qui atterrit en pleine forêt. Par la suite, rien ne justifiait ce mélange d’ambiance, on est embarqués dans du gros blabla à l’intérieur d’une navette, tout ce que je ne supporte plus dans la série. Alors oui, on retrouve Cameron Daddo (FX Effets Spéciaux) mais ça ne suffit pas.

 

7×12 ● la Femme Fleur

Une jeune femme se retrouve charmée par un beau jeune homme, mais elle apprend que c’est un extraterrestre à moitié végétal dont le but est de se servir d’elle pour envahir la Terre.

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A première vue, on est en plein remake de Le Démon de l’Amour (saison 1 avec Alyssa Milano), avec cette créature végétale. On est à fond dans l’histoire qui fleure bon la SF à papa avec un peu d’érotisme. On tique sur la présence de Jason Landon et de Kavan Smith  (aussi présents dans Le Démon de l’Amour) qui se retrouvent à jouer les mêmes personnages. Révélation, c’est le frère jumeau de Jason, Jérémy qui joue dans cet épisode ! On frôle l’overdose de coïncidences. L’épisode est plutôt plaisant avec une fin qui fait froid dans le dos. Clairement, un épisode qui fait du bien.

 

7×13 ● Esprit Libre

Une scientifique est confrontée à un esprit vengeur, capable de posséder n’importe quelle personne.

Dina Meyer (Starship Troopers) joue une scientifique plutôt convaincante dans un épisode huis-clos qui rappelle Projet Arctique de X-Files par exemple avec ce jeu de « qui est coupable ». Episode sympathique.

7×14 ● Voyage dans les esprits

Utilisant une nouvelle technologie pour entrer dans l’esprit de patients psychotiques, un jeune femme, médecin en psychologie, tente de guérir une adolescente renfermée sur elle-même..

Cet épisode ressemble furieusement à un backdoor pilot tellement l’héroïne semble ouverte à poursuivre son aventure à la fin de l’épisode. Les personnages secondaires sont là, les gimmicks et le développement du concept sont bien présentés. Episode plutôt bon par rapport à la moyenne des 2 ou 3 dernières saisons. Même s’il y a des scènes ridicules (le Mal Ninja…), on est convaincu.

7×15 ● De Temps en Temps

Un voyageur temporel recrute une une femme mais elle en profite pour essayer de sauver son père dans le passé.

Une suite de l’univers du voyageur Nicholas Prentice (vu dans Tribunal 5×12 et Gettysburg 6×17) qui aurait dû être le backdoor pilot d’une série sur le voyage dans le temps. C’est très classique dans son traitement de la thématique. Par contre, les paradoxes et autres bouleversements ne semblent que peu affoler cette équipe. Episode plaisant, on les enchaine, c’est trop beau.

7×16 ● L’élimination

Des lycéens que tout oppose se retrouve seuls dans leur lycée face à une décision vitale à prendre.

La VF n’a jamais aidé les épisodes et on sent que le boulot a été bâclé en cette fin de série. Cet épisode huis clos avec ces lycéens hors du temps et de l’espace permet une belle analyse des relations entre ado. Même si on n’évite aucun cliché, l’épisode ne surprendra pas par sa conclusion qu’on avait déjà anticipé.

 

7×17 ● Le règne de la loi

Une jeune juge est confrontée à son premier procès : celui d’un alien accusé de la mort de nombreux humains…

Nouveau backdoor pilot et ça se voit avec tout le budget décors et maquillages qui explose. Des aliens à tous les coins de rues et une planète quasi reconstituée pour un épisode qui s’arrête à.. ce procès chiant.

 

7×18 ● La tanière des lions

Les membres de l’équipe de catch d’une prestigieuse université ont recours à de nouveaux dopants. Les résultats sont surprenants

John Wesley Shipp (The Flash, Dawson) joue un coach dépassé par ce dopant qui transforme les ados en mutants. La fin est d’une simplicité décevante et même ridicule dans l’exécution. On s’attendait à mieux avec ce concept.

 

7×19 ● Le Point de Bascule

Un programmateur informatique met au jour un projet secret de langage informatique universel appelé Prometheus.

Kerr Smith (Jack dans Dawson) joue un scientifique qui cherche à comprendre le monde informatique qui devient fou. Les ennemis invisibles sont une bonne idée mais hélas, encore une fois, rien de bien passionnant ne se raconte jusqu’à une fin vue mille fois.

 

7×20 ● L’Enfant des Ténèbres

Mère célibataire, Laura a un passé lourd à porter. Alors âgée de 17 ans, elle fut enlevée par des aliens, sans que personne ne croit à son histoire. Aujourd’hui, son passé ressurgit…

Dark Child

 

Un épisode à la thématique un peu dépassée déjà à l’époque puisque la vague X-Fileset ses clones ont tout raconté. La révélation de l’épisode est plutôt intéressante mais n’apporte rien de plus et l’épisode s’en contente.

 

7×21 ● Faiblesse Humaine

Le commandant d’une station sur Ganymède, satellite de Jupiter, a pour mission de « Terra-former » la planète en vue de l’exode de Terriens fuyant la guerre. Il doit convaincre Link, l’androïde régissant toute la station, que l’Homme est digne de vivre

A un épisode de la fin de la série, on s’attarde donc sur la thématique de l’humain face à sa propre perte. Beaucoup d’extraits un peu trop longs constituent cet épisode qui rappelle l’ambiance de la saison 1 avec cette certaine idée de l’autodestruction. On remet un peu (et enfin) l’humain face à ses choix.

7×22 ● Les Cobayes Humains

Des soldats aguerris sont soumis à des tests dangereux afin de déterminer leur résistance et leur abnégation. Il ne peut y avoir qu’un seul élu…

Encore plus d’extraits pour un épisode simili suite du précédent. tout en s’éloignant de la thématique centrale. Le choix humain laisse place à une suite mollassonne de scènes sans force. Les missions virtuelles des personnages sont en fait des extraits d’anciens épisodes. C’est plutôt malin mais ça tue la cohérence de la série entière tellement c’est mal exécuté. Si l’idée était de réécrire la série en disant que tout était virtuel, c’était couillu mais il n’y a aucune conclusion apportée à ça. Tristesse.


BILAN DE LA SAISON 7

9 épisodes intéressants dont un milieu de saison plutôt de bonne tenue. Les guests sont là, les histoires les plus intéressantes sont en fait des backdoor pilots, on a un goût de saison 1, c’est autant de raison qui ont permis de tenir.

La saison 7 se conclut par une honnête tentative de lier le tout dans une morale pernicieuse. Avec un peu d’ambition, les scénaristes auraient pu en faire un beau fil rouge. Mais c’est à côté.

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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