Au-Delà du Réel, l’aventure continue, d’un souvenir nostalgique à l’ennui vintage
Après avoir enfin vu l’intégrale de la série Au-Delà Du Réel, L’Aventure Continue, il est temps de dresser un petit bilan.
Les souvenirs de cette série sont surtout ceux d’un générique glaçant, d’épisodes à la fin pessimiste et à quelques scènes de nudité qui faisaient plaisir à nos cœurs d’ado. Mais 20 ans après, que reste t’il de cette série ?
Toutes les saisons critiquées épisode par épisode sont disponibles sur le site.
Personne n’a vu la série en entier ou alors très peu. Nos souvenirs se concentrent sur les deux premières saisons qui sont les plus rediffusées. M6 a relégué la série en fond de grille et l’intérêt pour les anthologies ne semblait pas être là. Sur les 7 saisons et les 152 épisodes, ce sont vraiment ceux de la saison 1 qui restent les plus réussis et les plus connus. Et tout semble s’expliquer par la qualité décroissante de la série. Sauf si mon souvenir a biaisé mon jugement, mais j’ai pris plus de plaisir à revoir les épisodes connus que ceux inédits. La saveur de la Madeleine Proustienne a encore réussi son coup.
Il y a plusieurs explications. Si l’effet de surprise n’existe plus du tout pour cette série, il reste donc le souvenir d’une ambiance. Et pour les épisodes de cette saison 1, elle se mêle à la nostalgie. Par la suite, la qualité semble décroître mais n’est-ce-pas simplement un jugement faussé ?
Soit l’effet de surprise inhérent à la série se dissipe naturellement, soit on a juste une série qui ne savait plus quoi raconter pour surprendre, ou soit la série a toujours été de ce niveau et que notre souvenir nous joue des tours et nous procure un faux plaisir. Soit tout ça à la fois. Difficile de juger vraiment la série. On découvre un produit de moyenne gamme, daté, en VF, en qualité VHS. Il y a beaucoup trop de contextualisation pour être juste dans son jugement.
L’anthologie ne réussit plus à nous attraper. A part Black Mirror, quelle anthologie réussit son coup ? L’anthologie doit sans cesse se réinventer et sans passion, ni motivation, peu s’en sortent.
8 bons épisodes en saison 1, 10 en saison 2, idem en saison 3, 5 en sison 4, 7 en saison 5, 11 en saison 6 et 9 en saison 7. Les chiffres me contredisent. Si en fin de série, les bons épisodes se multiplient, les mauvais paraissent encore plus mauvais. Par contre, avec le recul, les épisodes moyens de la saison 1 sont quasiment plus regardables que ceux des saisons d’après. Encore une fois, il faudrait juger sans cet aspect nostalgique de la saison 1. Mais quand moins de la moitié, voire du tiers des épisodes d’une saison sont passables, il en reste une série également passable.
60 épisodes sur 154 que j’ai jugés efficaces, c’est un bilan ingrat. Pour une anthologie, on sait que la qualité sera très aléatoire. L’écriture semble simpliste et dans de rares cas plutôt originale. C’est une série sans prétention au final. Elle a voulu faire une énorme couverture de la science-fiction et pour le coup, elle a réussit. Les grands thèmes sont traités même si la pertinence est remise en question. Les monstres, les aliens, les effets spéciaux sont généreux à défaut d’être originaux à chaque fois. Certains maquillages, comme il était coutume à l’époque sont recyclés sur certains épisodes (comme Buffy ou Stargate l’ont fait)
Au-Delà du Réel a été pénible à terminer et il faudrait, peut-être, revoir quelques épisodes dans dix ans pour savoir si un quelconque souvenir va réveiller un jugement positif bien heureux teinté de nostalgie… de nostalgie de 2020.