De la Mandchourie à Versailles, en passant par l’Angleterre, la Slovaquie ou l’Italie, Juliette Benzoni nous dresse, dans Par le fer ou le poison, paru chez Perrin, une petite galerie de portraits de femmes terribles qui se sont ingéniées à créer leur destin, au fil du sang, par le fer ou le poison, et ce parfois jusqu’à la folie.
Poison, assassinat, trahison, complot, peu importe le flacon, pourvu qu’on ait la victoire. Car de l’Antiquité au XIXè siècle, quelle que soit la motivation (vengeance, jalousie, ambition, pouvoir), le but est toujours le même : rester sur le devant de la scène. Cruelles, implacables, ces femmes fascinent par leur habileté stratégique et horrifient par leur manque de scrupules ou de morale.
Ce sanglant petit recueil de nouvelles historiques se lit malgré tout très agréablement, se picorant d’une anecdote à l’autre. Romançant ces épisodes historiques, Juliette Benzoni ne fait malgré tout pas fi d’une certaine exactitude. Ainsi, voyageant dans le temps, on se promène dans les détours de l’Histoire, au fil des destins sanglants, sanguinolents même parfois, de ces femmes aussi terribles que belles. Tandis que la séduction joue son jeu, dans l’ombre les poisons mijotent et le fil des lames brille d’un éclat sinistre.
La plume fine et agréable de l’autrice fait que l’on se régale avec Par le fer ou le poison, recueil aux histoires teintées de sang, tant il est vrai que Juliette Benzoni démontre avec constance d’un certain talent pour romancer l’Histoire et la faire aimer.
Par le fer ou le poison est un recueil que chacun peut savourer à sa guise : piochant les chapitres comme des bonbons, ou au contraire suivant la ligne chronologique. Aussi ludique que distrayant, il séduira un large public, averti ou non, tout en le faisant frissonner. Il faut parfois que le sang coule avec les Marie Tudor, Théophano et autres Agrippine pour que l’Histoire se fasse.