La fin des idoles, dénonciation de notre société du paraître

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Avec La fin des idoles, Nicolas Gaudemet signe un roman absolument bluffant, qui nous renvoie un miroir défragmenté de notre société. Se jouant des codes, il fait de notre réalité une fiction, de personnalités des personnages, pour mieux nous en renvoyer ce reflet grinçant et dérangeant.

À travers le roman paru chez Tohu Bohu, c’est une critique acerbe et sans concession de cette célébrité facile qu’offre notre société médiatique. Un rouage après l’autre, l’auteur démontre la puissante manipulation dont nos esprits sont en permanence les victimes. Sans cesse, notre désir est attisé. Désir d’être aimé, d’être célèbre, d’être riche, d’être reconnu. Désir d’être et de paraître aux yeux des autres tout simplement.

À courir perpétuellement après nos désirs, sommes-nous véritablement heureux ? Pas si l’on en croit Lyne Paradis, la neuroscientifique, au cœur de La fin des idoles. Mais si la question est louable, le personnage en revanche est discutable autant sur ses méthodes que sur ses motivations. Car, en réalité, nul n’est archange dans cette histoire. Désir, pouvoir et manipulation sont au cœur de chaque recoin de l’intrigue. Chacun tire ses fils, joue des bonnes intentions, cachant au fond de lui ce qui le tiraille.

Ce qui se présente au départ comme une simple fiction autour de la télé-réalité devient vite un questionnement de société, voir philosophique. Entre roman d’anticipation, analyse psychanalytique du désir et réflexion sociétale, La fin des idoles bluffe son lecteur en éveillant un vrai questionnement. Impossible de ne pas reconnaître dans la fiction les échos de la réalité. De deviner ou de retrouver des chantres des médias. De ne pas voir en Paloma la bimbo de télé-réalité, le reflet d’une certaine Loana ou d’une Nabilla… Et de se demander avec un certain malaise : comment en est-on arrivés là ?

A quel moment les médias ont-ils pris le pas à ce point sur nos esprits, jusqu’à gouverner nos désirs, attiser notre soif de célébrité ? La fin des idoles porte bien son nom. Dans le titre, tout est dit ou presque. Et chacun y prendra ce qu’il voudra y prendre au final, du psychanalytique, du roman dystopique ou de la critique médiatique, voir sociologique. Certains passages sur les théories psychanalytiques pourront se révéler quelque peu indigestes, mais l’ensemble compose un tableau passionnant, qui se dévoile pièce par pièce, au fur et à mesure que tombent les masques.

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