Je n’aimerai plus, une romance historique mêlée de fantastique

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Après s’être essayé avec brio au thriller sentimental, Stéphane Soutoul revient avec un genre qu’il apprécie particulièrement, la romance. Je n’aimerai plus, publiée chez Rebelle éditions, est une romance historique avec un brin de fantastique. Une belle découverte !

Je n’aimerai plus raconte l’histoire de Solange, une jeune femme frappée par le deuil. Son premier amour est décédé et elle se sent obligée d’honorer sa mémoire en laissant transparaître sa tristesse et en jurant de ne jamais prendre mari. Le souci ? Nous sommes dans un roman historique, les jeunes femmes de bonnes familles sont forcément promises à des hommes, souvent plus âgés qu’elles. Le marquis de Rousserolle, son père, décide donc qu’elle doit trouver un fiancé digne de son rang. Il engage alors Childéric de Frazignac, un Vertueux, pour protéger sa fille.

C’est là que la magie de Stéphane Soutoul entre en action ! Il apporte cette touche d’originalité qui fait du bien et qui change tout. Les Vertueux sont des hommes d’arme avec un pouvoir élémentaire qui doivent protéger les filles de bonnes familles jusqu’à ce que celles-ci trouvent un époux. Si deux femmes se querellent sur un sujet, elles peuvent faire appel à leur Vertueux respectif pour rétablir leur honneur. Les deux hommes devront alors se battre dans un duel jusqu’à la mort. De même, si un homme est trop pressant avec une demoiselle, le protecteur peut le remettre à sa place.

Quand le marquis de Rousserolle décide de mettre un Vertueux au service de sa fille, celle-ci est folle de rage. Petit un, elle ne veut pas prendre un mari. Petit deux, son premier amour était son ancien Vertueux – une relation aussi secrète qu’interdite – et elle a l’impression de le trahir en acceptant qu’un autre que lui assure sa sécurité. Si les débuts entre Solange et Childéric sont difficiles, la suite le sera tout autant ! Insultes, moqueries, provocations, le lecteur va adorer suivre les échanges de ces deux protagonistes, un vrai régal.

Dans Je n’aimerai plus, Stéphane Soutoul s’acharne sur sa pauvre héroïne qui va devoir combattre bien des malheurs. Heureusement, elle aura toujours son Vertueux pour la secourir et surtout la soutenir. La belle deviendra-t-elle alors plus douce envers son protecteur ?

Je n’aimerai plus est un roman qui débute peut-être un peu lentement, mais c’est bien son seul défaut. Il faut laisser le temps à Stéphane Soutoul de dépeindre ses personnages, leurs caractères, leurs passés. Une fois tout cela mis en place, on est totalement happé par l’histoire et ses multiples intrigues. Je n’en dévoilerai pas plus pour ne pas gâcher le suspense mais sachez que le rythme est assuré. De plus, j’ai vraiment adoré les personnages de Je n’aimerai plus. Solange a de la répartie et c’est un réel plaisir de la voir rabrouer tout le monde. Quant à Childéric, je déplore qu’il n’ait pas été narrateur plus souvent. C’est un homme hanté par son passé que l’on apprécie dès son arrivée grâce à ses actes mais surtout grâce à sa manière de répondre à sa protégée. Les personnages secondaires seront tout aussi passionnants, en particulier un que j’ai adoré détester ! Il arrivera à provoquer le lecteur, à le faire sortir de ses gonds !

Je dois dire que je suis particulièrement friande de la plume enchanteresse de cet auteur ! Si je préfère généralement les thrillers de ce dernier, ses livres romancés sont de parfaites réussites. Je n’aimerai plus ne déroge pas à la règle, il nous fait rêver, nous fait douter et même frissonner. On apprend à apprécier les personnages, on veut qu’ils s’en sortent mais l’auteur leur mettra toujours des bâtons dans les roues. Une histoire trépidante qui nous fait passer assurément un très bon moment de lecture.

Extrait :

« — Il te faut trouver un époux. Mais avant cela, un Vertueux doit veiller sur ta personne. Il en va ainsi pour toutes les jeunes femmes respectables du royaume de Hautvallon. Tu es la seule à ne pas respecter les traditions de nos contrées. Vois : aucune fille distinguée ne s’adresserait à son père comme tu oses le faire maintenant. Et aucun père ne tolérerait une telle effronterie venant de l’un de ses enfants.
— Eh bien disons que je ne suis pas une personne distinguée, voilà tout ! Cela regarde les autres femmes de mon âge si elles n’ont aucune volonté. Si elles consentent à s’encombrer de la présence d’un bretteur prétentieux et bouffi d’orgueil à leurs côtés, protesta Solange. Et puis nous parlons pour ne rien dire : de toute façon, je n’ai aucunement l’intention de me marier. »

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