Hex, fabuleux roman de Thomas Olde Heuvelt, est sorti fin septembre aux éditions Bragelonne. Une communauté est condamnée à vivre dans une ville d’où il est impossible de repartir. Un lieu hanté par une sorcière dont les yeux et la bouche sont cousus. Tous connaissent, en théorie, ce qui leur arrivera s’ils osent la toucher. Quand un groupe d’ados pensent pouvoir mettre fin à la malédiction, le pire cauchemar de la ville prend vie…
Hex est un très bon roman à suspense. On entre dans Black Spring, cette ville où il fait bon vivre si l’on omet le fait qu’il est impossible d’y partir et qu’une sorcière mutilée se balade comme si elle prenait juste un bol d’air frais. Les habitants connaissent bien la malédiction et font en sorte qu’elle ne puisse s’étendre. Quand des touristes arrivent en ville, ils développent des trésors d’ingéniosité pour cacher la sorcière. Pas facile quand on sait que cette dernière est capable de se volatiliser par magie pour réapparaître n’importe où, dans votre chambre à coucher par exemple, alors que vous êtes en plein ébats. De quoi couper court à toute envie !
Hex est un mélange d’humour, d’horreur, de suspense, de fantastique et d’action. On est totalement pris dans l’histoire et c’est d’autant plus intéressant que l’auteur a décidé de nous donner plusieurs narrateurs. On en apprend ainsi plus sur la ville, mais aussi sur ses habitants. On finit par en apprécier certains alors quand l’un d’eux décide de mener des expériences sur la sorcière, dans le plus grand secret, on craint pour sa vie et pour celle de tous les autres.
Thomas Olde Heuvelt signe un très bon roman fantastique. On suit l’histoire avec intérêt, on est avide d’apparitions de la sorcière et lorsqu’on découvre pourquoi elle est ici, on ne peut que la comprendre. Les habitants sont montrés sous plusieurs facettes : d’abord amicaux, ensuite inhumains. Leurs erreurs sont inacceptables et la sorcière va devoir rétablir l’ordre dans Black Spring.
Hex m’a totalement surprise. Le style de l’auteur est fluide et nous emmène dans cette ville maudite que nous imaginons sans peine. On est avec les narrateurs, on suit leurs aventures, leurs doutes, leurs espoirs. On voit l’horreur arriver et, sadiquement, on est content ! Hex est un livre prenant qui nous montre le pire et le meilleur des Hommes, une petite leçon qu’il faudrait retenir… Il en faut si peu pour dérailler complètement.
Si Hex m’a conquise, je ne suis pas la seule. Pour preuve, ce livre a déjà été traduit dans 14 pays et l’éditeur nous annonce que la Warner développe actuellement une série télévisée basée sur ce roman époustouflant. J’ai hâte de voir ça !
Extrait :
« Le cœur battant la chamade, Steve s’agenouilla à côté de la femme aux yeux cousus et ramassa le torchon. Puis il se releva. Alors que son coude frôlait la chaîne de l’aveugle, cette dernière tourna vers lui son visage mutilé. Il lui remit le torchon sur la tête et se hâta de rejoindre les autres, le front trompé de sueur, alors que les aboiements féroces et alarmés de Fletcher retentissaient depuis le jardin.
— Bonne idée, le torchon, dit-il à Jocelyn.
La famille continua de manger, et pendant tout le dîner, la femme aux yeux cousus resta immobile derrière la vitre.
Elle ne bougea qu’une seule fois : quand le rire aigu de Matt résonna autour de la table, elle inclina la tête.
Comme si elle écoutait. »