Dans l’épaisseur de la chair : retour dans le passé d’un père mystérieux

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Dans l’épaisseur de la chair est le nouveau roman de Jean-Marie Blas de Roblès, paru chez Zulma en cette rentrée littéraire. Un retour dans un passé pas forcément glorieux mais émouvant et ouvrant à la réflexion. Et bien que légèrement autobiographique pour rendre hommage à son père, Dans l’épaisseur de la chair donne aussi envie de faire des recherches de son côté pour en apprendre plus sur les différents thèmes abordés.

Depuis que son arrière-grand-père espagnol a immigré en Algérie avec ses fils, en 1882, Thomas nous fait découvrir l’histoire de sa famille et plus précisément celle de son père, Manuel. À l’aide de flash-backs réguliers, nous découvrons ainsi la vie du quartier du temps de son grand père, puis la situation pendant la seconde guerre mondiale où les juifs, les espagnols et les algériens cohabitaient. Dans l’épaisseur de la chair nous décrit l’évolution de la situation, avec la guerre d’Algérie et des anecdotes nous faisant remonter parfois encore plus loin dans le temps.

Malgré son âge avancé, Manuel Cortès, est toujours en forme. Lorsque son fils vient lui rendre visite, c’est naturellement qu’ils partent pêcher en bateau. Mais Manuel a aussi son caractère et les deux se fâchent après une question peut être trop inquisitrice. Que s’est-il donc passé pour que Manuel réagisse de cette manière à une simple question ? Manuel a été lycéen en Algérie lors du début de la Seconde Guerre Mondiale. À l’aide de l’enseignement d’un professeur avisé, il a pu rapidement se faire ses propres idées sur l’évolution et les changements dans le quartier, surtout concernant les juifs. Mais rapidement, il est lui aussi concerné par les mesures et réagit à sa façon…

Comment une simple phrase peut-elle résumer tout une vie ?
Dans Dans l’épaisseur de la chair, Jean-Marie Blas de Roblès nous dévoile avec philosophie un autre coté de l’histoire : la Seconde Guerre Mondiale vu par des étrangers, soldats, à vif, parfois barbares, mais des alliés malgré tout. Le cheminement des pensées de Thomas, qui cherche à en apprendre plus sur ce père qui a tant fait qu’on pourrait dire qu’il a eu plusieurs vies… Ce qui nous démontre que finalement, rien n’est simple, et on ne perçoit pas les choses de la même manière selon le coté où l’on se place. Le plus important n’est pas forcément qu’un fils sache tout de la vie de son père mais qu’il respecte son vécu différent à une époque différente…

J’ai pris plaisir à déguster Dans l’épaisseur de la chair, à mon rythme. Découvrir la vie de ce « Manuel », un peu comme l’a fait son fils, en plongeant dans un passé qui n’a laissé personne indifférent. Malgré son sérieux, le livre offre aussi quelques distractions avec la présence farfelue d’un certain Heidegger… Les pensées de Thomas lors d’une longue sortie en mer, présentent le tout de manière originale.

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