Quand sort la recluse est le très attendu nouveau polar de Fred Vargas, récemment paru chez Flammarion. Avant de lire un nouveau vargas, il y a toujours un moment de latence. D’abord l’excitation, ensuite le doute : « et s’il n’était pas aussi bon que le précédent ? ». Parce qu’un Vargas, ce n’est pas juste un « Rom’Pol », c’est un univers bien particulier ou Histoire et histoire se répondent toujours de manière truculente.
C’est ce qu’on aime dans les romans de Fred Vargas : cet univers saturnien, comme l’est son personnage principal Adamsberg. On l’avait quitté dans ses brumes islandaises et son retour à Paris se fait brutal, un peu comme notre retour dans l’univers vargassien. La brigade se déchire, Adamsberg tente de faire éclater les bulles de gaz dans son cerveau et nous, on a peur de ne pas se glisser aussi facilement dans cette histoire après le dernier opus mené de main de maître.
Alors Quand sort la recluse, on l’attend de pied ferme…
Et on se rassure, tout est là ! Le double sens qui nous fait voyager entre petite et grande histoire, les personnages pelleteurs de nuages, les dialogues imagés et stratosphériques, on a même droit au retour flamboyant d’un personnage (personnellement un de mes préférés) venant d’une autre série de Vargas (mais on sait que chez elle tout est entremêlé).
Le début de Quand sort la recluse fait directement suite au précédent. Après quelques temps passés en Islande, le commissaire Adamsberg est rappelé d’urgence à Paris pour résoudre une enquête, (enquête adamsberguienne qui sera pliée en 2 temps 3 mouvements, le commissaire n’a rien perdu de sa superbe). mais ce rappel sonne le glas de sa retraite islandaise, Et c’est non sans mal que le commissaire réintègre la vie de la brigade. Au détour d’un bureau, Adamberg découvre qu’un de ses coéquipier s’intéresse à des personnes âgées qui, après avoir été piquées par des araignées, meurent dans le sud de la France. Et s’il y a bien une chose que les lunaires équipiers du commissaire flairent, ce sont les morts non suspectes… suspectes !
Trois petits tours sur internet et une visite au Musée d’Histoire Naturelle plus tard, et nous voilà embarqués dans une nouvelle enquête. Les recluses, qui qu’elles soient, n’ont qu’à bien se tenir, Adamsberg est sur leurs traces.
Comme Vargas en a pris l’habitude depuis quelques romans, on ne restera pas à Paris pour cette enquête. Des étocs bretons aux hautes Pyrénées chères au commissaire, nous seront baladés dans l’espace et le temps (et pour une médiéviste, quoi de plus normal !).
Quand sort la recluse, un brin plus sombre ne sera pas de tout repos pour les personnages. Les errances d’Adamsberg, la fuite de Danglard, la division au sein de la brigade, apportent un brin de noirceur aux relations entre les personnages, de quoi renvoyer notre commissaire dans ses brumes.
Pour conclure, Quand sort la recluse est encore un bon Vargas et si je n’avais qu’un souhait, ce serait celui de faire revenir dans le prochain la bande des Saints (les connaisseurs me comprendront) car j’aime mon cher commissaire, mais j’adore l’univers étendu de Fred Vargas… !
A bon entendeur…