Maestro de Cécile Balavoine : un amour qui se rit du temps

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Les éditions du Mercure de France font paraître en ce printemps 2017 Maestro de Cécile Balavoine. Il s’agit là de son premier roman – une information qui laisse pantois tant cet ouvrage témoigne d’une maîtrise et d’une maturité d’écriture impressionnantes.

Maestro est raconté à la première personne, par l’héroïne, qui s’appelle Cécile comme la romancière. Comme Cécile Balavoine, Cécile-la-narratrice est, depuis son plus jeune âge, passionnée par Mozart – amoureuse, même. Elle a d’ailleurs consacré des recherches approfondies au grand compositeur, au cours d’une carrière professionnelle qui l’a menée de Salzbourg à New York avant un retour à Paris en qualité de journaliste. Un parcours qui est aussi celui de Cécile Balavoine. Cécile a une sœur qui s’appelle Lucie, une amie Corinne et une autre qui s’appelle Lise. Au détour des remerciements qui clôturent le livre, on apprend que – tiens donc ! – c’est aussi le cas de… Cécile Balavoine (on le précise pour ceux qui n’auraient pas suivi).

Alors ce Maestro : roman ? autofiction ? autobiographie ? – Qu’importe ? Qu’importe en effet que Cécile Balavoine ait ou non, comme Cécile-la-narratrice, connu une soudaine attirance pour un maestro, un chef d’orchestre qu’elle était chargée d’interviewer ? Qu’importe qu’elle ait ou pas passé des nuits en conversations téléphoniques ou textos avec un homme marié, passionné comme elle par Mozart, et vivant de l’autre côté de l’Atlantique – le tout avant même de l’avoir rencontré ? Qu’importe qu’elle ait ou non été la maîtresse d’un autre homme marié lorsque cette foudroyante rencontre est survenue ?

L’essentiel est ailleurs. Dans la manière habile dont Maestro entremêle les souvenirs d’enfance et de jeunesse de Cécile (une chronique familiale plantée avec tendresse et réalisme à la fois) et son présent, celui de la découverte du chef d’orchestre. Dans la constellation de faits, petits ou grands, qui relient, dans l’esprit de la narratrice, le maestro à son double quasi-anagrammatique, Mozart – où Cécile Balavoine recycle avec bonheur toute son érudition concernant le génie salzbourgeois. Et surtout, dans la relation amoureuse hors du commun entre la narratrice et cet homme rencontré par un hasard professionnel : les doutes, la distance, les hésitations, les reculades, les rencontres à Paris, à Venise ou ailleurs, les coups de fil, les silences, les mots doux, le désir… autant d’étapes par lesquelles passent les deux protagonistes et couchées sur le papier avec beaucoup de subtilité.

Cécile Balavoine signe avec Maestro un premier roman fort, à la petite musique (de nuit ?) entêtante et prometteuse.

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Un commentaire

  1. Belle histoire … au début, tant que la narratrice est enfant. Après, on est complètement désolé qu’une telle passion sublime vire à des liaisons banales, communes, avec des hommes qui n’ont rien à voir avec Mozart. Un grand amour exclusif pour le compositeur ? Certes non, puisque Cécile le trompe plusieurs fois . Un simple emballement de gamine, comme des fans de Claude François ,hallyday, à qui ça passe avec l’âge. Une groupie qui ne connait pas vraiment le vrai Mozart- elle le voit beaucoup trop léger , ne discerne pas ses douleurs et ses difficultés. Bien écrit, poétique, mais finalement, superficiel. Autrement, je connais vraiment une jeune femme qui est amoureuse depuis toujours de Mozart, qui communique avecc lui même à l’age adulte, qui reçoit des signes, . Elle a créé plusieurs blogs sur le compositeur et une chaine Youtube. Elle sait tout de lui et lui est fidèle… Son prénom commence par un V ; Elle a aussi des dons de médium , sans doute grace au compositeur et sa musique . Elle aurait pu écrire aussi un livre…

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