Le pays du soleil rouge, une saga romantique qui réchauffe les cœurs

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Le dernier ouvrage d’Elizabeth Haran, Le pays du soleil rouge, vient de paraître aux éditions de l’Archipel. Peu connue en France, E. Haran est pourtant l’auteure australienne de quelques best-sellers vendus à travers le monde. Vivant à Adélaïde, en Australie, elle a écrit au total 16 livres qui se sont tous bien vendus. Qu’en est-il de celui-ci ?

Tout commence en Angleterre en 1941, soit en pleine guerre mondiale. Lara Penrose est une institutrice au grand cœur, dont le père, veuf depuis longtemps, s’occupe des écuries de grands aristocrates. Lara est pleine d’enthousiasme et d’idéaux, mais cela va lui coûter cher quand elle décide de défendre l’un de ses jeunes élèves contre son père, Lord Hornsby, un homme froid et peu scrupuleux du bien-être de son petit garçon. S’ensuit une scène rocambolesque dans les écuries où le Lord se prend un râteau en plein visage (au sens littéral du terme) et tombe, assommé. A son réveil, il accuse Lara de l’avoir agressé et celle-ci est jetée en prison ! Tout s’effondre. Celle-ci ne risque plus d’être réadmise dans sa communauté, et son père risque sa place dans les riches écuries. Un compromis est trouvé avec le juge, et Lara est sommée d’enseigner deux ans dans un trou perdu au nord de l’Australie, afin de purger sa peine.

L’aventure du Pays du soleil rouge commence vraiment à partir de là. Le passage du voyage en bateau est très bien rendu. Dépaysant, on se voit bien voguer le long des côtes égyptiennes et traverser l’Océan indien. Une fois arrivée en Australie, Lara déchante sévèrement quand elle réalise que les rivières sont infestées de crocodiles, que la mer est pleine de méduses tueuses et que des bestioles moins dangereuses mais tout aussi inquiétantes l’importunent jour et nuit. Bienvenue en Australie ! Les habitants locaux en prennent pour leur grade : pêcheurs mal dégrossis et sans éducation, ils se demandent, ahuris, ce que fais une jeune Anglaise raffinée dans ces contrés lointaines. Lara tente de garder la tête haute et devra s’occuper des garnements du coin, et peut-être aussi sans doute, trouver l’amour.

Le pays du soleil rouge est bien entendu d’une saga romantique avec tous les clichés qui s’y attachent. Là où le bât blesse, c’est au niveau du rendu des personnages, souvent caricaturaux. Le Lord qui s’assomme avec un râteau (difficile de faire plus ridicule), la prostituée qui ricane dans le commissariat où Lara est emmenée, le marin aventurier jamais marié, les habitants mal éduqués mais au grand cœur, on voit très bien comment va se terminer l’histoire, où Lara va forcément s’attacher aux lieux et ne plus vouloir en repartir. La guerre qui fait rage dans le Pacifique, en toile de fond, rajoute au côté romanesque. Rick, l’amoureux de Lara, tentera de la retrouver dans une ville en guerre, comme dans les plus grandes sagas romantiques. C’est le seul reproche que je ferai au livre : les personnages et les situations ne sont pas très approfondis du point de vue psychologique. En comparaison, le livre d’Anne de Bourbon-Siciles, J’ai quelque chose à te dire et publié aussi aux éditions de l’Archipel, était bien plus intéressant de ce point de vue-là. Reprenant les codes de la saga romantique, Anne de Bourbon-Siciles n’hésite pas à les réutiliser pour mieux les briser, offrant l’histoire d’une pauvre héroïne qui enchaîne les malheurs sans jamais tomber dans le pathos. On regrette juste qu’Elizabeth Haran n’aille pas plus loin dans son cheminement, restant sur une image d’Epinal de l’Australie. Mais bon, les amateurs de sagas romantiques ne vont pas s’en plaindre !

Le personnage de Lara a une belle intériorité et qu’on suit ses péripéties sans avoir envie de lâcher le livre. C’est déjà un bon point, et on n’ignore plus pourquoi Elizabeth Haran a autant de succès ! Une bonne saga à lire cet été.

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