Criminal Loft est un thriller d’Armel Carbonel. Sorti en novembre chez Milady, ce roman nous fait rentrer dans une téléréalité de l’horreur : 8 condamnés à mort ont été enfermés dans un sanatorium. Chaque semaine, le public en élimine un. A la fin, un seul aura la vie sauve.
Criminal Loft nous fait réfléchir à ce que l’on voit à la télévision. Dans ce roman, le glauque a atteint des sommets ! On laisse le public avoir le droit de vie ou de mort. Le show télé est le plus suivi en Amérique grâce à une recette explosive : huit condamnés à mort enfermés dans un ancien sanatorium que l’on dit hanté veulent convaincre à tout prix les téléspectateurs qu’ils méritent de vivre.
Au fil des pages, nous allons suivre John, un psychopathe qui a tué de nombreuses femmes. Nous allons découvrir sa vie dans le sanatorium et réaliser que le lieu est peut-être bel et bien hanté. Avec 6 hommes et 2 femmes, la cohabitation n’est pas aisée. Lorsqu’une femme devient folle et qu’un homme est retrouvé séquestré, on pourrait penser que la téléréalité va devoir s’arrêter mais non : the show must go on ! C’est à ce moment que l’on en apprend plus sur la personne dans l’ombre, celle qui gère Criminal Loft. Et si cette personne était tout aussi démoniaque que les huit criminels ? Un cocktail explosif !
Criminal Loft est un roman très prenant avec une bonne intrigue et des personnages aussi dangereux que manipulateurs. Ils feront tout pour s’attirer la sympathie du public mais John, notre serial killer, verra clair dans leur jeu… ou pas ! J’ai beaucoup apprécié ce personnage narrateur qui se croit invulnérable mais qui, au fil des chapitres, va perdre un peu de sa superbe. Le final est peut-être un petit peu décevant mais Armel Carbonel aura tout de même réussi à nous maintenir en haleine jusqu’au bout.
Un roman poignant avec des détails atroces, des personnages manipulateurs et terrifiants, des secrets, des mensonges, et à la clef, l’absolution. J’ai beaucoup apprécié ce roman qui remet en cause le pouvoir de la télévision. Serions-nous aussi cruels ? Comment apprécier une émission qui propose d’éliminer des criminels et de n’en sauver qu’un seul ? Un livre qui nous fait réfléchir et qui nous divertit en même temps. Armelle Carbonel a réussi son pari !
Extrait :
« C’est ainsi qu’il me fit part des expériences atroces pratiquées sur les tuberculeux qui résidaient à Waverly Hills dans les années 1930. Hommes, femmes, enfants se seraient succédé sous les scalpels sanglants des blouses blanches. Des décennies plus tard, certains clichés photographiques tendraient à prouver que des spectres hanteraient les lieux à la nuit tombée, alternant hurlements de souffrance et pleurs lancinants. Les anecdotes croustillantes des veilleurs de nuit auraient dû me terrifier, mais, pour des gens comme moi, ces récits alléchants alimentaient mes psychoses. »
