La racine carrée de l’été est un roman d’Harriet Reuter Hapgood, sorti le 1er septembre dernier aux éditions Pocket Jeunesse. Il relate l’histoire de Gottie H. Oppenheimer, génie des maths, qui a des moments d’absence pendant lesquels elle est projetée dans son passé.
Gottie H. Oppenheimer est une jeune femme de 17 ans qui peine à se remettre de la mort de son grand-père. Il était tout pour elle, presque comme un père. Un père, elle en a un, pourtant, mais depuis la mort de sa femme quelque temps après la naissance de Gottie, il n’est plus que l’ombre de lui-même. Gottie a également un frère, Ned, qu’elle ne comprend pas. Et puis il y a Jason, le meilleur ami de Ned, avec qui elle est sortie en cachette, parce que le jeune homme ne voulait pas qu’on les voit ensemble. Et aussi Thomas, son meilleur ami qui est parti alors qu’ils n’étaient que des enfants, et qui n’a pas tenu sa promesse de lui écrire. La seule chose qui a du sens pour Gottie finalement, ce sont les maths et la physique.
Mais lorsque Thomas réapparaît, son monde devient encore plus bizarre qu’auparavant. Gottie a des périodes d’absence où, apparemment, elle continue d’interagir avec sa famille alors qu’en réalité elle a été absorbée par un trou noir, forcée de revivre des moments de son passé. Pourquoi et comment cela est-il possible ? C’est ce que Gottie va tenter de découvrir.
La racine carrée de l’été est un roman young-adult qui mélange amour, deuil et physique quantique. Si l’idée de base est vraiment intéressante, l’auteure m’aura pourtant perdue en route. Trop de trous noirs, trop de flash-back, trop d’explications qui finalement seront réfutées. On finit par se demander si la jeune femme n’est pas tout simplement folle ! C’est dommage car les personnages sont bien créés et l’émotion est au rendez-vous. Gottie est une femme incomprise qui n’arrive pas à être heureuse. On comprend ce que cela fait de ne pas se sentir à sa place mais de vouloir, par tous les moyens, rentrer dans un moule qui ne nous correspond pas.
J’ai particulièrement apprécié le grand-père de Gottie car, lors de ces retours dans le passé, on le découvre plein de joie de vivre et jurant à tout bout de champs. C’est un personnage très important dans l’histoire et, pour moi, c’est là le gros point fort de La racine carrée de l’été. Malheureusement, cela n’aura pas été suffisant pour réussir à me plonger dans l’univers qu’Harriet Reuter Hapgood a créé. Vers la moitié de La racine carrée de l’été, j’ai été un peu lassée de ces bonds dans le passé, des non-dits, et des disputes. Je pense que La racine carrée de l’été pourra convaincre de nombreux lecteurs mais, pour ma part, je n’ai pas été emballée.
Harriet Reuter Hapgood
« J’ai une sensation de déjà-vu et une pensée réflexe me traverse : Hé ! Grey est rentré.
Lorsque notre corde à linge s’est cassée il y a quelques années, mon grand-père, que nous appelons Grey, était dessous.
« Bordel de couilles, allez tous brûler en enfer ! » avait-il rugi avant de balancer les vêtements trempés dans l’arbre pour les faire sécher.
L’effet visuel lui avait tellement plu qu’il avait recommencé tous les ans dès les premiers jours de printemps.
Mais Grey nous a quittés en septembre dernier, et on ne fait plus rien comme avant. »