Drafter est le premier tome de la saga Peri Reed de Kim Harrison, sorti chez Bragelonne le 17 août dernier. Un univers de science-fiction où des Drafters, des gens capables de modifier le passé, sont utilisés par des agences ultra secrètes. Peri Reed est l’une d’entre eux et vient de découvrir qu’elle a été trahie par tous ceux qu’elle connaît. Mais s’en souviendra-t-elle encore demain ?
Nous connaissons Kim Harrison grâce à sa sublime saga d’urban-fantasy Rachel Morgan. Mais cette fois-ci, l’auteure abandonne sorcières, vampires et pixies pour se lancer dans un roman de science-fiction avec une seule créature extraordinaire : le Drafter.
Les Drafters sont des êtres capables de rétrochroner, c’est-à-dire de revenir quelques minutes en arrière afin de changer les événements. Ils sont utilisés par des agences secrètes afin de mener des missions un peu particulières. Le problème des Drafters, c’est qu’ils ont besoin d’ancres qui les suivent nuit et jour. En effet, les Drafters oublient à la fois l’histoire qu’ils ont modifiée, ainsi que sa réécriture. Les ancres peuvent alors entrer dans leur tête pour remettre le souvenir à sa place et pour cela, ils doivent avoir vécu le changement de situation. Et si une ancre rentrait dans la tête d’un Drafter pour y implanter un souvenir totalement différent ?
Détroit. 2030. Peri Reed est un Drafter qui travaille pour l’Opti, une agence qui œuvre dans l’ombre pour sauver la population. Mais quand la jeune femme comprend qu’elle a été trahie par tous ceux qui se prétendaient ses amis, elle n’a d’autre choix que de fuir. Dans sa course, elle rencontrera un renégat qui semble bien la connaître. La vérité devra éclater au grand jour mais pour cela, Peri ne devra pas rétrochroner, sinon elle ne se souviendra même pas de la trahison des siens.
Ce premier tome est véritablement surprenant ! Drafter enchaîne les trahisons, les révélations et les courses poursuites. Le lecteur n’a pas une seule seconde de répit et est touché par l’histoire de Peri, utilisée depuis de trop nombreuses années à servir une mauvaise cause. A chaque rétrochronage, on espère que la jeune Drafter se souviendra des éléments importants mais, bien sûr, ce ne sera pas le cas. Jusqu’à ce qu’un évènement ne vienne à nouveau tout remettre en question. On est dans l’attente, pris dans le feu de l’action, et une chose est sûre, Kim Harrison arrive à nous surprendre jusqu’à la toute dernière ligne.
Kim Harrison
Drafter est un roman très bien écrit avec un univers et des personnages très bien créés. Le suspense est au rendez-vous et le petit côté psychologique du roman l’élève un cran au-dessus des autres. Un seul bémol : le lecteur pourra se lasser de tous ces rétrochronages parmi des gens dont on ne sait finalement rien. Qui est corrompu ? Quelle organisation est la meilleure ? Trop de questions sans vraiment de réponse, car tout n’est jamais tout blanc ou tout noir.
« – La vérité est bien plus cruelle que tut ce que j’aurais pu inventer. C’est une liste, beauté, que votre collègue a trouvée, une liste d’agents d’Opti corrompus, rectifia-t-il en mâchouillant. Et votre nom s’y trouve. »
