La vie rêvée d’Eve : une dystopie d’Anna Carey

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La fuite, premier tome de la saga La vie rêvée d’Eve est sorti jeudi dernier aux éditions Pocket Jeunesse. Écrit par Anna Carey, ce roman young-adult relate l’histoire d’Eve, une adolescente qui vit dans un monde post-apocalyptique et qui va se rendre compte qu’on lui a toujours menti. Le pensionnat dans lequel elle étudie est en réalité un laboratoire qui élève de futures mères porteuses. Elle va alors s’échapper et tenter sa chance dans un monde dont elle ne connait rien, où les gangs et les soldats du roi se livrent une guerre sans merci.

La vie rêvée d’Eve est un roman qui connait la recette du succès : des personnages plutôt attachants, une bonne histoire et un genre qui intéresse, la dystopie. Dans La fuite, nous sommes aux Etats-Unis, un pays dont la population a été décimée par un virus. Les hommes et les femmes vivent séparés. Si nous ne savons pas, au début, ce que font les hommes, nous avons cependant un aperçu de la vie des jeunes femmes à travers les yeux d’Eve, 18 ans.

vie-revee-d-eveEve vit dans une école avec d’autres filles orphelines à cause du virus. Elles ont toutes grandi ensemble et sont éduquées pour devenir des personnes importantes pour la reconstruction du pays. En réalité, l’école n’est qu’une façade car on ment à toutes ces filles qui sont destinées à devenir mères porteuses pendant toute leur vie. Le roi veut repeupler le royaume et n’hésite pas à attacher les jeunes femmes à des lits. Lorsqu’Eve réalise qu’on lui a menti et voit ce qui l’attend, elle décide de s’échapper. Mais ce ne sera pas simple car on lui a toujours appris à se méfier des hommes. La Fuite ne sera pas simple, son chemin sera semé d’embuche, il ne faudra faire confiance à personne et surtout : ne s’attacher à personne…

La vie rêvée d’Eve est un roman franchement sympathique à lire. L’histoire est originale et intéressante, les personnages nous plaisent tous rapidement et il y a ce qu’il faut pour attirer les lecteurs : un régime dictatorial, une rébellion plus ou moins organisée, un monde dévastée, une jeune fille courageuse qui a été trahie, et une idylle. Malgré tout cela, j’ai trouvé tout de même un bémol à ce premier tome…

Anna Carey, © Josie Simonet

Anna Carey, © Josie Simonet

Même pour un roman young-adult, le style d’écriture d’Anna Carey nous fait penser à un livre destiné exclusivement aux 13-14 ans. On oublie très rapidement qu’Eve a 18 ans car sa manière de parler et d’agir nous fait penser à une fille de 12 ans. C’est assez frustrant car l’histoire a de quoi intéresser les lecteurs plus âgés et La vie rêvée d’Eve pourra malheureusement perdre certains lecteurs dès les premiers chapitres à cause du style de l’auteure. De même, au début, Eve nous paraît être une fille censée et intelligente ; or, lorsqu’elle est confrontée au monde réel, elle devient faible et ignare, dommage ! Il ne reste plus qu’à espérer que le second tome, dont on nous donne un aperçu plus qu’alléchant, sera à la hauteur de nos attentes.

« Tout a commencé avec les spécialistes de la fécondité, dit-elle. Le roi croyait que la science était la solution pour repeupler la planète rapidement sans les complications dues à la famille, au mariage et à l’amour. Il pensait que si vous receviez une bonne éducation, vous seriez calmes et épanouies. Que si vous aviez peur des hommes, vous enfanteriez sans eux et de votre plein gré. Parmi les premières Diplômées, certaines étaient d’accord. Mais la procédure est extrême et il y a souvent des complications dues aux grossesses multiples. Ces dernières années, c’est devenu encore pire et j’ai bien peur que ça ne s’arrange pas. »

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