Captain Tsubasa de Yoichi Takahashi, célèbre shônen paru au Japon en 1983, n’est autre que la version originale du dessin animé Olive et Tom, diffusé sous nos latitudes. Enfin publié en manga en langue française, le 28e tome vient de paraître en avril chez Glénat. Et l’histoire n’a rien perdu de sa fraîcheur et de son entrain, bien au contraire !
Si vous êtes né à la fin des années 80, vous avez connu le Club Dorothée. Et si vous avez connu le Club Dorothée, vous avez connu Olive et Tom. Obligé. Et son célèbre générique. Mais ne poussons pas la chansonnette un peu trop loin. Car ce serait dommage qu’il se mette à pleuvoir. Ça pourrait abîmer votre manga et tous les trésors de l’enfance qu’il renferme, ce qui serait bien dommage.
Olive et Tom, c’est avant tout une légende. Ce sont toutes ces scènes où le lancer de ballon durait trois épisodes, où le terrain faisait 150 km², où les joueurs mettaient quinze jours à le parcourir, tandis qu’ils récitaient des tirades de Corneille sur la prédisposition psychologique de leurs adversaires. (Ce n’est plus « Va, je ne te hais point », mais « Va, tu marques un point », c’est plus approprié). Mais le génie de Captain Tsubasa, c’est qu’il réussit à nous faire susciter de l’émerveillement tout au long de ses épisodes, à nous tenir en haleine, même pour moi qui n’aime pas le football. C’est pour vous dire. Il s’agit de l’original du dessin animé qui aura marqué notre enfance, et je suis fière de faire partie de cette génération où les dessins animés étaient vraiment de qualité.
Mais revenons à ce 28e tome. Tsubasa a bien grandi et est nommé capitaine de son équipe. Amical, souriant, gentil (Tsubasa signifiant « plume » en japonais), il réussit à se faire des amis partout et surtout, à rendre une belle cohésion à son équipe. Cette dernière se rend à Paris, pour affronter l’Italie à leur premier tournoi international junior. Les clichés français, dépeints par Yoichi Takahashi dans Captain Tsubasa, sont d’ailleurs très drôles, avec des petits footballeurs français plus imbus d’eux-mêmes les uns que les autres. Le plus représentatif d’entre eux porte même le nom de… Louis-Napoléon, c’est pour dire. Mais cela ne gâche en rien le plaisir de retrouver tous nos héros, avec leurs passes décisives et leur envie de gagner. L’auteur tient par ailleurs à véhiculer des valeurs telles que la gentillesse, l’amitié, le respect de l’adversaire auxquels les personnages ne dérogent pas une seule seconde. Et c’est le genre de message qu’il fait du bien d’entendre aujourd’hui.
L’émerveillement est donc bien retranscrit, comme je le disais. L’émerveillement, mais surtout le suspens. Il va crescendo tout au long du tome avec l’équipe nippone qui se doit d’affronter l’Italie, l’une des meilleures du monde. Et les difficultés s’accumulent pour l’équipe de Tsubasa qui, bien que douée, ne parvient pas à les vaincre. Tsubasa découvre qu’un de ses meilleurs amis, Taro, est arrivé en France. Vont-ils y arriver ? La suite au prochain épisode. Pour notre plus grand plaisir.
Captain Tsubasa est un manga agréable à lire, léger, avec des dessins sont tout en finesse, peu de détails, ce qui n’enlève rien à la profondeur des personnages qui, bien que candides, sont très attachants. Pourquoi ? Parce que jouer au football à ce niveau de compétition, c’est très dur, et c’est cette dureté, cette souffrance que le lecteur/spectateur partage d’emblée avec les protagonistes. Tout côté gnan-gnan est donc banni d’office. Chaque match ressemble à une partie d’échecs terrible de complexité, au point que nous nous demandons comment ils vont s’en sortir. C’est là tout le génie de Yoichi Takahashi, qui nous livre un shônen passionnant et haletant. Ce n’est pas pour rien qu’il figure dans le top 20 des meilleurs shônens de tous les temps (shônen signifiant « manga pour garçons »). Tous les personnages qui ont bercé notre enfance sont présents, même Azumi, la groupie numéro 1 de Tsubasa, qui lui hurle des encouragements depuis les gradins ! Vous n’avez pas déjà oublié quand même ?
Bref, foncez lire Captain Tsubasa, trésor inestimable de nostalgie, ce petit bijou de l’enfance qui vous tirera une larme d’émotion comme vous n’en avez pas ressenti depuis longtemps. Une madeleine de Proust à la profondeur vertigineuse. À conserver longtemps et précieusement sur votre étagère, et à montrer à vos enfants. Et petits-enfants.
3 commentaires
continuez d’appeller ça olive et tom et je vais me fâcher
La télé nationale italienne continue à diffuser l’anime (entre autres Dragon Ball Z et Sailor Moon) le matin pour les enfants. Ils ne sont pas encore passés à la 3D à outrance ; toujours les bons vieux schémas narratifs de longue haleine. C’est marrant parce que ça s’appelle « Holly et Benji » là-bas : étrangement, encore les noms des deux personnages (dont un qui sert à rien) dans le titre…
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