Les attachants, roman de Rachel Corenblit, vient de paraître en cette rentrée littéraire, dans la collection La Brune des éditions du Rouergue. Un court roman contemporain, qui traite de la difficulté en tant que jeune enseignante de se retrouver confrontée à une classe de jeunes élèves dans une école des quartiers populaires.
L’école des Acacias était bonne dernière sur sa liste de vœux, mais c’est bien là qu’Emma, une jeune institutrice, se retrouve affectée pour sa quatrième année d’enseignement, avec des CM2. Enfin une classe à elle, 4 jours par semaine, le poste de titulaire. Fini les remplacements, les mis-temps, etc.
On découvre alors, au fil d’une année scolaire, les relations avec les élèves, les secrets des uns et des autres, leurs blessures cachées. Les portraits des situations familiales et les caractères des différents enfants s’enchaînent, entre voyous, première de la classe, parents qui poussent (un peu trop ?) leurs enfants vers le haut, enfants qui semblent battus, enfants mutiques ou dérangés, mères trop couveuses… Les attachants est parsemé d’anecdotes, sur l’année, sur leur futur, etc. Un récit entre notes joyeuses et plus décourageantes, entre tendresse et violence. Jusqu’à la révélation, particulièrement frappante, qui va venir bouleverser la vie d’Emma et du corps enseignant.
Autre plan narratif de l’histoire de Les attachants : la vie personnelle d’Emma. Sentimentalement, elle ne se prends pas la tête dans sa relation, mais agace les autres par sa difficulté à déconnecter. Jusqu’à sa rencontre avec Mathieu dans un bar, pas le grand amour, mais un garçon qu’elle ne va plus lâcher.
Sur le plan familial, une mère uniquement, coincée dans sa petite maison de banlieue proche des chemins de fer, lieu de travail de son défunt mari. Très présente dans la vie de sa fille, un peu névrosée, mais qui reste malgré tout son refuge, là où elle se rend quand les Acacias lui en ont trop demandé.
Les attachants est un roman dans l’ère du temps. L’écriture est travaillée mais actuelle, comme les thèmes abordés. Le récit est facile à lire et entraînant, jusqu’aux événements moins attendus, frappants, eux.
Extrait :
« Une classe, c’est comme un roman. Vingt-six histoires qui se combinent, qui se heurtent qui s’emboitent. Cinq jours sur sept, de huit heures du matin jusqu’à la fin de l’après-midi, près de neuf mois dans une année, ces histoires se tissent. Si l’on calcule le temps passé ensemble, on s’effraie de constater à quel point une classe absorbe les individus qui la constituent. »
