Marilyn, les hommes et moi : une coloc pas comme les autres

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Après Audrey Hepburn, la vie et moi, c’est au tour de Marilyn de fréquenter le divan de Libby Lomax, l’héroïne de Lucy Holliday. Paru aux éditions Mosaic le 31 août dernier, cette nouvelle aventure glamour de notre Bridget Jones hollywoodienne se dévore comme une petite sucrerie.

Après l’apparition magique d’Audrey Hepburn sur son canapé Chesterfield, Libby Lomax pensait être revenue de tout et avoir enfin trouvé la bonne voie pour mener sa vie professionnelle et sa vie amoureuse. Sauf que voilà ! Conseils d’une idole d’Hollywood ou pas, tout n’est pas aussi rose que sur un tapis rouge. Un an après, nous retrouvons donc Libby qui cherche à faire décoller son affaire de création de bijoux et dont la romance avec le sculptural et célébrissime Dillon O’Hara a tourné court. Et pour couronner le tout, elle est toujours nantie de son insupportable petite sœur, prête à tout pour être sous les feux de la rampe.  Autour d’elle, chacun prend son envol : Son meilleur ami Olly ouvre enfin son restaurant. Nora se marie. Et Libby dans tout ça ? Heureusement un canapé Chesterfield n’est jamais à court de miracle. Et voilà que nue dans un vison blanc, c’est au tour de Marilyn de faire son apparition.

MOB_HepburnVieMoi_OKQuoi de mieux que la plus sexy et glamour des idoles d’Hollywood comme colocataire pour mettre un peu de piquant dans votre vie ? Mais Libby devra autant prendre soin de sa fantasque nouvelle amie que celle-ci s’ingénue à prendre soin d’elle, car des rêves plein la tête, Marilyn ignore à quel tragique destin elle est liée.

Voilà un sacré pitch pour une histoire qui ne manque pas de pep’s. Soyons clairs dès le départ, ce n’est pas ce qu’on appellerait de la grande littérature et cela ne prétend pas l’être. On n’est pas là sur de la réflexion métaphysique, même si au passage on égratigne quelques travers de notre époque voyeuriste et du monde de la célébrité. Mais il n’y a rien d’insipide là-dedans et je ne me suis pas ennuyée une seconde. Bien au contraire. C’est bien écrit, enlevé, on s’amuse énormément. Avec cette héroïne drôle, gaffeuse, maladroite, dénuée de confiance en elle, peu douée pour les relations amoureuses, on est clairement dans la veine de Bridget Jones. Une Bridget Jones à qui, en sus de ses catastrophes personnelles, d’une sœur encombrante, d’une mère qui ne l’est pas moins et d’un père indifférent, il arrive des choses extraordinaires. Comme une star du cinéma endormie nue dans son vison qui apparait dans son salon.

Catastrophes, gaffes en tous genres, quiproquo, Manhattan à gogo et changements de look, les rebondissements s’enchaînent sans un creux dans cette comédie fraîche et divertissante où les personnages ne manquent pas de piquant. On octroiera d’ailleurs une mention spéciale en la matière à Bogdan, l’artisan moldave, très brut de décoffrage, coiffeur à ses heures, au phrasé approximatif mais à la langue bien pendue et à l’amitié indéfectible. Pour les lecteurs du premier tome, on appréciera que Lucy Holliday, malgré des dehors légers, creuse un peu plus sous la surface des personnages, en particulier par le biais de la relation Marilyn/Libby qui s’avère sensiblement différente de celle avec Audrey Hepburn et qui apporte une délicate touche d’émotion. Un nouveau départ dans les aventures de Libby Lomax qui ne manquera pas de séduire autant les amoureux du premier volet que les lecteurs en quête d’un peu de légèreté pour se remonter le moral.

Un peu de romance, beaucoup d’humour, un bon sens de la comédie, une pointe d’émotion, quelques touches de références cinématographiques et un soupçon de légende. Mélangez ce petit cocktail au shaker et savourez une lecture pétillante qui vous laissera le sourire aux lèvres.

« Je me retourne, Marilyn n’est plus là.

Elle s’est évaporée, exactement comme le faisait Audrey Hepburn après ses apparitions sur le Chesterfield.

Il ne reste plus que le parfum entêtant de fleurs, cette senteur de roseraie à minuit que je reconnais enfin comme le Chanel N°5, et un petit creux dans le coussin du canapé, là où se trouvait son derrière parfait. »

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