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Nip/Tuck : check-up complet de la saison 5

Le meilleur de Nip/Tuck est derrière elle. Il faut le dire. Par contre, son identité changeante comme une mauvaise chirurgie se fait doucement accepter. On accepte les erreurs, on s’habitue à ce nouveau visage mais on est loin de la série primée aux Golden Globes.

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Fidèle à ses habitudes de couper court à toute continuité entre les saisons, Nip/Tuck nous fait débarquer Sean et McNamara en Californie. Adieu Michelle qui voit son intrigue se conclure dans une ligne de dialogue et rien de mieux pour faire repartir Christian encore de zéro pour rejoindre Sean qui décide encore de mettre un terme à sa relation avec Julia.

Cette saison 5 a un visage différent. Elle aura 22 épisodes (contre 15 pour les 4 précédentes) mais qui seront divisés en deux parties puisque la grève des scénaristes de 2008 mettra un terme prématuré au run de cette saison. C’est donc quasiment en deux saisons (un an sépare les deux parties) qu’il faut aborder cette longue cinquième fournée.

Beaucoup d’intrigues viendront parsemer cette pénible saison 5. Jugez plutôt.

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Cette saison, Nip/Tuck se débarrasse des anxiogènes intrigues dramatiques devenues beaucoup trop lourdes. Sous le soleil de Californie, Nip/Tuck se la coulent douce et gagnent en légèreté. Elle devient quasiment une comédie !
Le ton « cool » est affreusement mis en avant par l’intrigue de Cœurs et Scalpels, une série médicale dans laquelle Sean va être conseiller puis acteur. Nip/Tuck se moque d’elle-même de la pire façon qui soit. En jouant à fond sur le côté satire, on frôle la caricature indigeste et donc, la parodie. Le meilleur atout de cette intrigue reste Bradley Cooper, impeccable en starlette égocentrique. Il est déchainé et génial. Il sortait d’Alias et n’était pas encore l’acteur révélé dans Very Bad Trip.

Si vous avez vu Nip/Tuck d’un oeil jusqu’au bout, vous vous souviendrez, comme moi, d’une fameuse scène de jacuzzi et de diarhée? C’est dans cette saison !
N’y allant avec aucun gant, Nip/Tuck enchaîne les scènes chocs sans réel consistance. Cette fameuse scène ne sera qu’un prétexte pour quelques lignes comiques, rien de plus. Ces non-événements parsèmeront la saison. Ce côté léger sera aussi renforcé par des personnages secondaires insupportables comme Dawn Budge, jouée par Rosie O’Donnell, ou encore Candy Richards, jouée par Jennifer « la maman de Stiffler » Coolidge. On est proche d’une série comme Ally McBeal qui, en recherche d’idées, proposait des personnages et intrigues insupportables (oui, on parle de toi Claire Ottums).

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Par chance, Nip/Tuck a la bonne idée de faire avancer Julia. Depuis la disparition de son institut de beauté, elle n’avait pas grand chose à faire. Elle a couché avec sa nounou nain… la voilà lesbienne. Bon, c’est avec Portia de Rossi (Ally Mc Beal), plutôt bonne guest. S’ajoute à ça Eden, sa fille, jouée par AnnaLynne McCord (qui sera ensuite dans 90210). Prototype de l’allumeuse ultime, Eden donnera un peu de sel à la vie de Sean. Quitte à faire des personnages hauts en couleurs, autant pousser les curseurs au max.

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Plongée dans le soap, Nip/Tuck est à l’aise dans cet univers. Mais loin des thématiques fortes des 3 premières saisons, la série est juste un honnête divertissement porté par des rebondissements sans queue, ni tête. Un soap.
On remet sur le tapis le trio sexuel Sean / Julia / Christian qui vient à peine éveiller notre curiosité. Julia est devenue un boulet depuis déjà bien trop longtemps pour pouvoir sauver son personnage. Comme pour Kimber, Gina viendra relancer un peu la vie dissolue de Christian qui était devenue bien pâlichonne depuis deux saisons. L’amour ne lui va pas. Le bonheur ne va tout simplement pas à la série qui a besoin de drames pour se sentir exister.

Parlons de Matt..

La minute Matt ? Ayant quitté la Scientologie, Kimber, Matt et leur bébé sont dans un hôtel miteux dans un état lamentable. Dépendant à la drogue, ils ne sont que l’ombre d’eux-mêmes. Kimber va jusqu’à reprendre le porno, poussant Matt à la suivre. Le pauvre gars est lâché par Kimber et, en tentant un ultime shoot d’héroïne, provoque un incendie. Il s’en sortira avec d’importantes brûlures. Il tombera amoureux de son infirmière, une grande brûlée. On en remet une couche ? Il tombe amoureux d’une patiente de son père… qui se révèle être la fille biologique de Christian, décidément très fertile. Et la mère biologique est une cul-de-jatte Et Christian fera l’amour avec elle… On est plus dans le pathétisme des thématiques, on est dans le concret côté fond de tiroir des idées !

Tout est devenu grotesque.

Les mini-intrigues s’enchaînent et les idées de plus en plus mauvaises nous exaspèrent. Le coup de la fausse agente pour Sean qui est une psychopathe sent un peu le navet. L’épisode 6 met Nip/Tuck à la sauce Real TV avec une caméra qui suit les deux chirurgiens. La série a déjà sauté le requin, mais elle le ressaute tous les 6 épisodes. L’empoisonnement de Julia par Eden à cause d’un cake tente de faire survivre des personnages en coma artificiel. On regretterait presque Sunset Beach dans l’idée d’un soap soapesque. Eden passe du petit diable à un ange en une ligne de dialogue, mais pour tenter de faire encore durer le personnage, on l’a fait redevenir une psychopathe. Chaque scénariste raconte sa petite histoire et le Nip/Tuck qu’il souhaite.

Décidément, nos deux chirurgiens savent s’entourer. Comme pour Matt et son intrigue avec la transexuelle et l’homme armé réglée en une ligne de dialogue, tout comme l’arc Michelle (voir au début de l’article), on essaye donc de créer des micro-événements sans conséquences. La scène de la diarrhée en était une, voici l’agression de Julia et Olivia par un maniaque sexuel. Pour quoi ? Juste pour que Julia achète une arme qui sera utilisée dans un énième rebondissement. Et cette intrigue d’empoisonnement cité plus haut sera le parfait exemple de l’inutilité de Julia, devenue une gêne. Christian n’en peut plus de voir cette femme mourante, et le public aussi.

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Sans intérêt pour des personnages comme Julia et Matt, soulignant à outrance les personnalités de Sean et Christian, les scénaristes n’arrivent plus à rendre une beauté naturelle à la série. La fin de la première partie enchaîne accident, agression et meurtre. On conclut encore avec un personnage laissé pour mort. Blasant.

Une saison, deux parties, deux visages?

La seconde partie s’ouvre sur un épisode de 36 minutes dont 10 minutes incluant résumé et version alternative de la scène finale du précédent épisode ! Mais on aime ce retour sobre. Sean est en fauteuil roulant et l’amitié Liz / Christian évolue (ou on trouve enfin une intrigue à Liz). On parle de cancer, on met Christian face à lui-même. On notera encore la justesse de Julian McMahon, impeccable. Cette mini-saison a sa propre intrigue avec un petit nouveau en la personne d’un jeune surdoué de la chirurgie.

Dommage de passer rapidement sur des sujets importants comme dans le 5×17 où Roxy (jouée par Dina Meyer) est une patiente qui a peur du cancer du sein et qui veut se les faire enlever par précaution. La détresse de cette femme ne durera qu’une scène et demie dont une scène gore abominable qui aurait mérité plus de développement !

Si on devait faire une liste des sujets abandonnés, il y en aurait pléthore comme Conor et son handicap. Au lieu de développer le monde autour des deux héros, on les assomme d’intrigues et on en oublie toute cohérence. Combien de fois Kimber et Christian devront jouer au chat et à la souris pour relancer des épisodes ?

Check-Up

La saison 5 a deux visages, un presque décalé puis un, fantasque mais un peu plus grave. Recentrer la série sur, non pas le sfaiblessses des personnages, mais sur le fait de les affaiblir est une bonne chose. La saison se termine par un Sean en relation avec Teddy, jouée par Katee Sackhoff (BattleStar Galactica) qui cache son jeu…. Et on en saura pas plus en saison 6 car on vous le donne en mille : recastée et abandon de son intrigue…

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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