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Nip/Tuck : Check-up complet de la saison 2

Saison 1 💉 Saison 2

Avec des personnages hauts en couleurs et très bien délimités, Nip/Tuck avait de quoi faire. Pourtant, la saison 2 dévoile déjà des faiblesses. À force de tâter le terrain sur beaucoup de thématiques, elles finissent par être oubliées pour faire de plus en plus dans le rebondissement glauque ou malsain.

Sean a 40 ans et la série part sur le vieillissement et la quête de performance. C’est plutôt crédible pou une série comme Nip/Tuck mais ça vient un peu tôt. Soit on en fait la grosse thématique de la série, de la saison, soit on en fait le bouquet final en miroir du propos de départ. En somme, ça ne peut pas être le sujet d’un simple épisode. Par chance, le premier épisode est assez fort dans son sujet puisqu’il aborde le problème des violences conjugales d’une manière efficace. Comme quoi Nip/Tuck reste une série médicale qui traite des maux des Hommes… C’est aussi dans l’épisode 3 où on parlera excision et orgasme d’une manière peu traditionnelle mais néanmoins forte (épisode 2×03).

Si Christian n’est pas insensible au temps qui passe, il est, dans l’épisode 2, le sujet de débat. La série s’arrange toujours pour que les séquelles physiques ne soient plus visibles rapidement. Elle qui se veut au plus proche de la réalité, côté contusions, on sent un désir de non-continuité évident pour ne pas allourdir la phase de production. Aveu de faiblesse pour renforcer le propos du culte de la beauté parfaite ? On ne sait pas mais un nez cassé ou une cicatrice (dis)paraissent vite du passé.

Mais pour Christian, sa plus grande cicatrice sera celle de la perte de Wilbert, le fils de Gina. Il sera très attaché à ce bébé. C’est donc un Christian touché qui parcourra cette saison avec une propension réduite à vouloir séduire les femmes. Il aura d’ailleurs une histoire d’amour plutôt simple avec une aveugle (allons-y avec le surligneur de la beauté extérieure) jouée par Rebecca Gayheart (Urban Legend).

Cette saison 2 ayant déjà des personnages bien installés, elle se permet d’en ajouter quelques-uns dont l’excellente Ava Moore, jouée par la non moins épatante Famke Janssen. Elle joue une coach de vie qui s’occupera de Julia puis de Matt. Ce personnage qui n’a, pour le moment, aucun secret, aucune part sombre se révélera le défouloir à idée de l’équipe scénaristique….

nip-tuck-ava-moore

Mais comme il n’y a pas qu’Ava, les autres personnages auront leur lot de révélations. Si on ne doutait plus de l’identité véritable du père de Matt (si on insiste dessus, connaissant Murphy, c’est que c’est vérifié), c’est la façon de raconter cette histoire qui sera excitante puisque le spectateur de Nip/Tuck voudra sa dose de fantasque. Matt, d’ailleurs, continue ses expérimentations des limites du bon sens avec masturbation nocturne publique… (épisode 2×06).

Voulant sûrement élargir sa zone d’activité, la série part dans le mystique avec le cas d’une femme ayant des stigmates du Christ. Jouée par Sarah Paulson, le personnage est au centre d’un épisode qui tranche avec les autres. Nip/Tuck part dans des horizons qui ne trahissent pas du tout le propos. On est dans la crise identitaire, et la gestion de la douleur, qu’elle soit physique ou mentale.

En allant un peu dans le BIGGER AND LOUDER, Nip/Tuck caste des vraies sœurs siamoises pour un épisode choc. Thématique toujours en écho avec la situation entre Christian et Sean, la séparation des siamoises donne un épisode fort et poignant. Et si Annie entre dans la puberté, c’est pour un épisode seulement, le personnage restera encore à l’écart de dérives scénaristiques (épisode 2×04). Comme il reste des personnages épargnés, on mise sur Liz qui tombe enceinte et le père est Christian. Leur relation, basée sur les remontrances acharnées, finit donc par prendre un autre chemin. Christian découvre qu’Ava était un homme en couchant avec elle. Kimber revient en porn-star, avec une poupée gonflable à son effigie que Sean utilisera avec plaisir tandis que Julia se fait implanter des seins… tout comme J.K. Simmons d’ailleurs (épisode 2X10). Nip/Tuck va très loin.

FX « Nip/Tuck » – Sean & Kimber the Sexdoll from Byron Smith Editor on Vimeo.

C’est d’ailleurs à partir de cet épisode 10 que la série pointe vers un glauque malsain. Merrill Bobolit revient avec un cabinet qui ne respecte rien des normes d’hygiène, le fils d’Ava et sa relation ambiguë avec sa mère.. L’épisode 15 sera très fort avec Gina révélant être séropositive. Tout l’épisode sera dans une ambiance assez morne et jamais la série n’en fera une bête de foire et ne traitera la maladie comme il ne faut pas. Gina, martyre, deviendra touchante, fragile. Le peu d’humanité qui pointe chez les personnages se ressent fortement quand le script arrive à atteindre la partie vraiment humaine.

Préparant sûrement la saison 3, Nip/Tuck mentionne par deux fois Le Carver. Ce tueur en série sera la grande thématique de la saison 3. Plutôt bien vu d’offrir un côté serial digne des pires séries mais avec cette touche Nip/Tuck.

On termine par un cliffhanger. Christian est face au Carver. Nip/Tuck voit sa popularité exploser.

Parlons de Matt…

Rappelez-vous, il avait renversé quelqu’un en saison 1. Durant le procès, Matt déclare qu’il n’était pas dans la voiture… Il demande des cours un peu spéciaux à Ava Moore, se masturbe devant chez elle, découvre que Christian est son vrai père, qu’Ava était un homme. C’est tout. Sobre pour Matt cette saison !

ava moore

Check-Up

Saison 2 plus imposante dans ses thématiques et fatalement plus ou moins lourde. Nip/Tuck reste pertinente, mais frôle le glauque et le malsain. On est toujours dans la quête de soi, de beauté intérieure et extérieure en frôlant le bon goût. Chaque personnage a son heure de gloire ou de déchéance. On croit que la série n’ira pas plus loin. C’est ne pas croire en la capacité à aller là où on ne pensait pas que la série devait aller. La saison 3 sera surprenante à bien des égards.

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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