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Malgré sa playlist, Zoey devient-elle aussi chiante qu’Ally McBeal ?

Surprise et coup de cœur de la saison dernière, Zoey’s Extraordinary Playlist a eu une saison 2 qui a commencé début 2021. Le coup de cœur semble s’être évaporé. Pourquoi ?

Zoey passe une IRM pour savoir si elle hérite de la maladie dégénérative de son père. Le médecin lui met un peu de musique pour la déstresser. Un tremblement de terre provoque des courts-circuits qui implantent tout Spotify dans la tête de Zoey. Dès lors, les émotions de ses proches se manifestent en chanson et en chorégraphie.

Jouée par la pétillante Jane Levy, Zoey et son incroyable playlist (visible sur Warner TV) était le bonbon de la saison passée. Véritable bouffée de fraîcheur, la série était un workplace comedy enjouée, portée par un casting de belles voix et de têtes connues comme Skylar Astin (Pitch Perfect, Ground Floor) ou Peter Gallagher (The O.C.) et Mary Steenburgen (The Last  Man on Earth).

Une saison 2 quasi-inespérée quand on connaît le couperet de NBC qui peut être très tranchant a permis de faire durer le plaisir. Le croyait-on… 
La saison 2 a commencé et en quelques épisodes, on s’est sentis un peu … saoulés. État-ce-ce l’effet de surprise qui s’était dissipé ou est-ce que la saison 2 débutait sur des mauvaises notes ?

Un peu de tout ça. On retrouvait une Zoey endeuillée qu’on ne va non plus pointer du doigt. On laisse passer le premier épisode, assez plombant d’ailleurs, pour se concentrer sur cette saison 2 et la découverte des nouvelles intrigues. Premier constat, il n’y en a pas vraiment. Zoey se morfond. Oui, on excuse encore. Deuxième constat, les chorégraphies sont moins impressionnantes. La raison est somme toute logique avec la crise du Covid, il y a sûrement des protocoles stricts qui évitent un travail plus approfondi, tactile et efficace. 

Et ce n’est pas le départ de Lauren Graham (Gilmore Girls) qui a créé un vide. L’absence de Peter Gallagher ne se ressent que dans les moments intimistes. Les scènes avec Zoey étaient une sorte de bulle d’émotions qui marquaient.

Zoey's Extraordinary Playlist - Season: 2

La série est donc moins percutante. Mais elle essaye de repartir sur des bases moins tristes avec l’histoire d’amour entre Max et Zoey qui ne durera pas à cause d’une Zoey qui a besoin de faire le point. Et là, on a une impression de déjà-vu. Notre chère avocate à la jupe très courte, Ally McBeal nous avait déjà servi le même refrain.

La série de David E. Kelley, somme toute quasiment aussi musicale que Zoey, nous mettait devant nos yeux les romances d’Ally, jeune trentenaire en mal d’amour, de reconnaissance, de confiance, bref une femme forte des années 90 (c’est-à-dire assumée, mais encore coincée dans le statut de femme). Et au fil des saisons, Ally ne semblait jamais sortir de ce rôle, elle se plaignait sans cesse, remettait tout sur elle, était le centre des attentions. Et c’est ce que devient un peu Zoey. Jane Levy semble d’ailleurs surjouer encore plus et en fait un peu trop. Cela n’aide donc en rien le personnage de Zoey qui fait graviter le monde autour d’elle au lieu d’y participer. Ally était devenue un énième héros qui nous saoulait. Zoey ne doit pas le devenir.

Une lueur d’espoir et de prise de conscience a eu lieu à l’épisode 5 où, durant un mauvais trip, elle se rend compte qu’elle ne doit pas prendre tout à cœur. Sa mère est endeuillée, son frère est nouveau parent, ses collègues vivent aussi des moments durs. Ce ne sont pas les maigres intrigues de sa mère qui se fait draguer par un client ou Max qui veut ouvrir un restaurant avec Mo qui arrivera à faire passer Zoey et son incroyable playlist à al vitesse supérieure.

Faut-il de la folie, bousculer les codes ou tout simplement moins miser sur Zoey ? Le concept ne marche qu’en sa présence, il serait donc assez délicat de faire avancer les intrigues sans elle sans entacher l’identité de la série. La saison 1 était portée par l’émotion, et le concept même s’en nourrissait. La saison 2 doit jouer sur le concept. Pour le moment, c’est un timide début de saison. 

Tom Witwicky

Créateur de SmallThings, 1er Geek Picard de la planète Exilé dans le 92

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