Les dieux silencieux est le premier tome de la série Le Maître des Chagrins de Justin Call. Sorti l’année dernière chez les éditions Bragelonne, ce roman de Fantasy met en avant un jeune homme touché par une malédiction qu’il va devoir cacher pour survivre, et doté d’un destin hors normes.
Le Maître des Chagrins est un roman de Fantasy où le bien et le mal s’affrontent, mais où la frontière entre les deux restent mince. Dans ce monde imaginaire, les personnes nées avec des difformités sont appelées les Fils de Kéos et sont exécutées. Annev de Breth, né sans bras gauche, a cependant survécu à son sacrifice grâce à un prête un peu particulier…
Dix-sept ans plus, le voilà au milieu de ceux qu’il doit le plus craindre. Doté d’une propension à l’utilisation de la magie, il cache sa difformité grâce à un bras enchanté. Elevé par un prêtre exceptionnel (oui, c’est mon personnage préféré !), il apprend à se battre dans une école où l’utilisation de la magie peut vous coûter la vie. Dans l’Académie, il va être entouré d’adolescents qui vont tout faire pour devenir des maîtres, quitte à battre (littéralement) les autres. Heureusement, certains deviendront des amis. Mais quand Annev réalise qu’il doit les trahir pour que ses rêves se réalisent, il déchante. Que doit-il choisir ? Son futur ou sa loyauté ?
Comme dans tout roman de Fantasy, le héros va être confronté à des dilemmes et ses choix auront de grandes répercutions. Le destin d’Annev est tout tracé, des prophéties parlent même de lui, cependant le jeune homme ne veut pas être l’instrument des dieux. Accompagné d’amis plus ou moins loyaux, il va tenter de sauver son village ainsi que la vie de ceux qui lui sont chers. Malheureusement, rien ne se passera comme prévu.
Le Maître des Chagrins est rempli de rebondissements, de secrets et de batailles. Une histoire où la foi prend une grande place et où ceux qui pensent représenter le Bien, font souvent de mauvais choix. Un non-héro, détesté de tous, qui se bat malgré tout pour sauver tout le monde. Un prêtre que tout le monde adore et qui, en un seul acte, est rejeté. Autant de personnages hauts en couleur dans cette intrigue palpitante qui réserve bien des surprises.
En conclusion, Les dieux silencieux est un bon premier tome, à conseiller à tous les amoureux de Fantasy. L’univers créé par Justin Call est impressionnant. La magie, les dieux, les prophéties… tout est bien pensé. Le seul bémol pour moi reste les descriptions à rallonge inutiles, qui sont généralement présentes dans chaque roman de ce genre. Dommage, cela aurait été tellement plus fluide et plus prenant si cela avait été enlevé.
Extrait :
L’accouchement avait été difficile. Aegen gisait immobile sur sa natte, son visage blême perlé de sueur. Sodar ne voulait pas réveiller la femme épuisée. Un sentiment de malaise s’installa dans ses entrailles.
Elle ne respire pas.
[…] Un instant plus tard, il sentit Lana à son côté, sa main rouge de sang sur son poignet.
– Elle est morte, Frère Sodar.
Le prête se libéra de l’étreinte de la femme sage. Il se frotta le poignet là où elle l’avait touché, sentant de l’humidité sur sa peau frippée.
– A cause de l’enfant ? s’enquit-il en se tournant tant bien que mal vers le bébé.
Tosan avait pris le nourrisson à la seconde femme sage – une grand-mère osseuse nommée Kelga – et le tenait à bout de bras, comme s’il était dégoûté par sa vue.
– Ancien Tosan ?
L’homme à la maigre stature ne releva pas les yeux.
– L’enfant, dit Tosan. C’est un Fils de Keos.