J’aime tout ce qui me rappelle que je ne suis pas seule à souffrir sur cette terre est un roman de Stéphanie Butland. Sorti en poche chez Milady en novembre dernier, ce livre est parfait pour lire sur un transat, comme au coin de la cheminée. Vous passerez un bon moment en compagnie de Loveday.
J’aime tout ce qui me rappelle que je ne suis pas seule à souffrir sur cette terre est assurément un titre à rallonge ! Pourtant, c’est un titre qui sonne bien et qui parlera à tout le monde, et surtout à Loveday, le personnage principal de Stéphanie Butland.
Loveday travaille dans une libraire d’occasion et préfère la compagnie des livres à celles de ses semblables. Normal, direz-vous, avec tout ce qu’elle a vécu ! Une enfance difficile, une adolescence encore plus dur et une vie d’adulte loin d’être réjouissante. Même si elle apprécie son travail et son patron un brin excentrique, Loveday est étouffée par un secret qu’elle garde depuis trop longtemps, un secret que quelqu’un semble avoir découvert !
Depuis quelques temps, elle reçoit des colis à la librairie lui rappelant son passé. Simple coïncidence ? Impossible. Loveday va alors mener l’enquête pour découvrir qui de son patron marginal, son ex terrifiant et du nouveau client de la librairie qui lui fait du charme, peut être l’expéditeur de ses souvenirs perdus.
J’aime tout ce qui me rappelle que je ne suis pas seule à souffrir sur terre est un livre qui vous surprendra. Les émotions sont bien présentes, on a peur pour Loveday, on a envie qu’elle se défende, qu’elle arrive à oublier son passé ou, du moins, à y faire face. Et si ses amis veulent l’aider, ils n’arriveront qu’à la braquer. Ce livre est un plongeon douloureux dans une jeunesse brisée.
L’intrigue est vraiment bonne, les personnages sont originaux et l’écriture de Stéphanie Butland est fluide. C’est un bon livre que l’on peut dévorer en toute saison, dans n’importe quel endroit. J’ai vraiment eu un coup de cœur pour Loveday et pour son patron très bizarre. Ils étaient faits pour s’entendre ces deux-là ! La conclusion est « juste », mais difficile. Les sujets traités le sont d’ailleurs aussi… Violence, meurtre, harcèlement, mais aussi rédemption, amitié et amour.
Extrait :
« — J’ai laissé un flyer la semaine dernière, à propos d’une soirée poésie. C’est le mercredi au George et le Dragon. On est mercredi.
— Je l’ai vu, l’informai-je. Il est placardé sur le tableau d’affichage à l’entrée de la librairie, à côté du panneau des trouvailles insolites.
[…]
— J’ai remarqué, dit-il en cessant de sourire. Merci. Mais il était pour vous. Pour que vous veniez.
— Moi ?
Une idée terrifiante me traversa : Nathan savait que j’écrivais de la poésie. En plus de faire apparaître des pièces, il lisait dans les pensées et avait lu dans les mienne mon rêve le plus fou et aussi mon plus terrible cauchemar : moi sur la scène, tétanisée par le trac, récitant mes poéèmes, les lumières sur les visages de mes parents – mon père constituant la moitié de mon public et ma mère l’autre moitié.
— Vous ramassez les livres égarés par les poètes étourdis. Alors j’ai pensé que…
— Merci, l’interrompis-je sèchement. Mais je ne sors pas beaucoup, je suis associale. »