Les Yeux, écrit par Slimane-Baptiste Berhoun, est sorti en format poche novembre aux éditions Bragelonne. Un thriller fantastique qui nous fait entrer dans un hôpital psychiatrique des années 50. Rien que cela suffit à nous faire frissonner !
Les Yeux commence avec la découverte du cadavre d’un enfant de 10 ans dans la cour de L’Orme, un asile lugubre. Interné dans cet hôpital psychiatrique, il est évidemment anormal de retrouver le petit mort à l’extérieur, et surtout dans cet état : « les segments des membres formaient des angles inhabituels, comme si les articulations avaient cédé ». Malgré le caractère bizarre de la mort, il n’y a pas de véritable enquête, l’endroit faisant même peur aux policiers.
C’est l’arrivée de l’étudiante d’un psychologue renommé qui va changer la donne et mettre tout l’hôpital sens dessus dessous. Elle ose entrer dans l’Orme pour étudier un cas particulier, celui d’une femme atteinte de prosopagnosie : elle n’arrive pas à reconnaître les visages. En mettant son nez dans les affaires de l’hôpital, Lucie Klein va découvrir de terribles choses. Et si les patients n’étaient pas tous complètement fous ? Et si les cauchemars qu’ils ont tous en commun n’étaient pas des hallucinations mais la réalité ? Lucie va tenter de démêler le vrai du faux, tout en défiant le personnel médical. La demoiselle risque gros et ses propres secrets vont lui éclater au visage !
Les Yeux est un thriller surprenant. Les divers rebondissements sont bien placés et arrivent à nous faire douter. Les personnages sont mystérieux, on ne sait pas à qui se fier, et l’atmosphère est véritablement lugubre. La pression est au rendez-vous et les expérimentations des médecins ne font rien pour arranger les choses ! Enfin, le final, malheureusement attendu, nous fait sourire. Qu’il est bon de lire des histoires où tout ne finit pas forcément bien !
Slimane-Baptiste Berhoun a écrit un bon thriller fantastique. L’idée de situer l’intrigue dans un hôpital psychiatrique était déjà bonne, mais la placer au milieu des années 50 est encore mieux ! J’adore le côté médical qui est parfois plus glaçant que le côté horrifique, car malheureusement plus réel.
« Il était petit. Tout petit.
Si petit qu’on ne prononçait généralement pas le E.
Le P’tit. C’est comme ça qu’on disait. Le p’tit Etienne.
Ou le p’tit con, selon l’humeur des infirmiers.
On n’avait pas spécialement de sympathie pour les malades, vu qu’on n’était pas là pour ça, mais disons que les gamins, fatalement, on les remarquait.
Pourtant, comme disait Valmont, « un malade ça n’a pas d’âge. Ça a une maladie ».
Alors on les traitait comme les autres, les adultes.
N’empêche qu’Etienne, le P’tit, personne ne s’attendait à ce qu’il finisse comme ça, les yeux morts fixant le ciel, la bouche ouverte à s’en décrocher la mâchoire, comme s’il était encore en train de hurler des injures. »