Ça raconte Sarah est le premier roman très remarqué de Pauline Delabroy-Allard, paru aux éditions de Minuit. C’est le roman de l’amour, de l’amour extrême, de l’amour absolu, de l’amour folie, où la frontière entre rêve et réalité devient floue. Un livre magnifique qui ne recule devant rien. Un livre qui dit toute la vérité sur un amour complètement fou.
Elle élève seule sa petite fille, suite au départ soudain du père. Elle traverse sa vie avec indifférence, rien n’a de relief. Elle a un nouveau compagnon. Comme ça. Et puis un soir, lors d’un dîner chez des amis, elle la rencontre, Sarah. Elle arrive en trombe dans ce dîner comme elle arrive en trombe dans sa vie, laissant une marque absolument indélébile et la nécessité de la revoir.
Au début, elle ne la trouve pas tout à fait belle, parfois maladroite. Mais très vite, au fil de leurs rencontres, l’évidence s’impose. Le genre d’évidence qui change une vie et qui ne laisse aucun autre choix. Elle n’a jamais été avec une femme, mais c’est un détail accessoire. Elle tombe folle amoureuse de Sarah, et Sarah d’elle. Ça raconte donc leur relation, leur amour fou, la passion mais aussi la vie quotidienne. A quoi ressemble la vie quand on s’aime comme ça ? A un paradis tout autant qu’à un enfer. Car Sarah est désespérément vivante, une force de vie épuisante, difficile à suivre. Et un jour, tout dégénère.
Ça raconte Sarah c’est un très beau livre. Pauline Delabroy-Allard, dans un style incisif et direct, dépeint la force de l’amour et sa folie. Le roman contient beaucoup de phrases magnifiques, dans lesquelles on se reconnait tous.
Le livre se découpe en deux parties : la première partie raconte la relation de l’héroïne avec Sarah. La deuxième partie se passe après un événement qui fait tout basculer. Et on bascule, nous aussi, dans une sorte de rêve éveillé. On ne sait plus s’il s’agit de la réalité ou non. J’ai préféré la première partie, qui raconte la naissance et le développement d’un amour fou, fascinant, passionnant. La deuxième partie m’a un peu plus échappée. J’ai eu du mal à suivre le personnage dans son espèce de songe, ses souvenirs imprécis. Le livre reste tout de même une magnifique prouesse, un premier roman qui va jusqu’au bout de lui-même, qui n’a peur de rien. Un magnifique roman d’amour, tout simplement.