Du côté du bonheur, le roman « feel-good » d’Anna McPartlin vient de sortir au Cherche Midi. Rescapée d’un mari violent, Maisie s’occupe désormais seule de ses deux enfants et de sa mère qui perd la tête. Jonglant entre ses deux emplois et au fil des combats quotidiens, elle parvient doucement à trouver une stabilité et à retrouver l’espoir d’une vie normale et heureuse.
Jusqu’à cette nuit de janvier qui va faire basculer toute son existence. Ce soir-là, son fils de seize ans Jeremy disparaît avec son meilleur ami Rave. Que s’est-il passé ? Peu à peu, l’enquête avance et Maisie rassemble les pièces au puzzle. Mais au bout du chemin, tout aura changé.
Je ne vous parlerai pas de cette histoire. Je ne vous dirai rien. Pas un mot. Pour que vous vous laissiez surprendre par Du côté du bonheur. Emporter. Submerger. Chambouler. Et vous allez la lire parce-que, au fond de vous, vous savez que ce sont les plus belles histoires, celles qui touchent le plus, dont on a le moins besoin de parler.
La capacité d’Anna McPartlin à aborder les choses les plus douloureuses de l’existence avec douceur me surprendra toujours. Cette sensibilité qui émane de sa plume fait vibrer quelque chose au fond de nous. A n’en pas douter, c’est un don. On ressent son écriture comme une main amicale qui se poserait sur votre épaule pour dire : Viens, on va se balader de ce côté-là. Ce ne sera pas facile mais on va le faire ensemble.
Après Les derniers jours de Rabbit Haynes et Mon Midi, Mon Minuit, j’étais curieuse de voir où elle allait me conduire. Si à nouveau elle parviendrait à m’alpaguer, à me surprendre. Et une fois encore, elle était là où je ne l’attendais pas. De bout en bout, je me suis laissé mener. Le charme a opéré. Pourtant, dès le départ, on le sait qu’il est difficile le chemin sur lequel elle nous emmène. On le pressent dès les premières pages qu’au-delà des sourires, il y aura aussi des larmes et de la douleur. Des espoirs auxquels on va se raccrocher en dépit des évidences, juste parce-que, non, c’est trop dur. Qu’on va en sortir un peu écorchés.
Mais il émane de Du côté du bonheur une telle humanité. Ses personnages sont si proches de nous : maladroits, tendres, fragiles, abîmés, cabossés. Se raccrochant à tout ce qu’ils peuvent pour ne pas sombrer. Alors on serre fort leur main et on se laisse glisser. Ici pas de violons, ni de fioritures. On ne joue pas de mélodrames. Ça vous prend aux tripes, parce que ça sonne juste, que ça parle vrai.
Du côté du bonheur est juste une histoire qui ressemble à la vraie vie, quand elle s’acharne, quand elle devient chienne. Juste la tendresse aussi et ces petits moments de paix quand on essaie de se tourner du côté du
bonheur. C’est doux et amer à la fois, bouleversant et douloureux. On en a le sourire au bord des larmes.
Du côté du bonheur c’est une histoire de résilience. La capacité d’êtres humains à s’adapter aux coups que leur donne la vie pour tenter de faire surgir du pire quelque chose de positif. De meilleur. C’est un roman lumineux et triste, dont il émane une sorte de grâce.