T’arracher de Claudine Desmarteau est sorti pour la rentrée littéraire aux éditions Thierry Magnier. Le livre est destiné à un public jeunesse, mais son thème universel – la déception amoureuse – peut résonner en chacun de nous. On plonge la tête la première dans le cœur brisé de Lou, lycéenne de Terminale.
Pas de prénom, pas d’histoire : celui qui est à l’origine de la dépression amoureuse de Lou n’est nommé que par Toi. La première page est d’ailleurs rempli de ce Toi, envahissant l’espace comme il a envahit son esprit. Il l’a largué sans ménagement, sans explication, et elle doit se débrouiller avec ça. Sauf qu’elle n’y arrive pas, elle perd pied, elle se laisse doucement sombrer dans le désespoir amoureux. Elle l’aime encore, ce Toi fantôme, même lorsqu’elle l’insulte intérieurement, pour exprimer sa colère d’être sans nouvelle de lui.
Malgré la douleur de la déception amoureuse et la découverte d’une maladie qui la clouera au lit de longues semaines, elle trouve tout de même le courage de se lancer dans les méandre des inscriptions post-bac, et de choisir sa voie, celle de la création.
La perte du premier grand amour, thème principal de T’arracher, est une épreuve difficile à relever. Rythmée par les paroles de chansons, allant des Stooges à Christina Aguilera, l’année de Terminale de Lou est un rite de passage à l’âge adulte, entre larmes et espoir, entre colère et lâcher prise. Claudine Desmarteau arrive à nous faire tanguer sur cet équilibre fragile, en espérant à chaque page que Lou tombera du bon côté.
Claudine Desmarteau est aussi l’auteur du roman Jan, que nous avions adoré. La critique est par ici.