Night Room de Peter Straub : quand la fiction dépasse la réalité

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Night Room de Peter Straub est un roman fantastique paru aux éditions Bragelonne le mois dernier. Une intrigue intéressante. L’histoire de Willy Patrick, auteure de romans jeunesse, et de Timothy Underhill, écrivain de fiction : deux personnages que tout oppose sinon leur travail et leur deuil.

Je ne prendrai pas quatre chemins : Night Room m’a déçue. L’histoire en elle-même est bonne, l’idée est originale et les personnages bien construits, pourtant, à mon sens, tout cela a été mal exploité. La lenteur et les passages inutiles desservent l’histoire. Le début et la fin sont totalement captivants mais le reste du roman a été long, trop long. Je n’avais jamais mis autant de temps à terminer un livre et c’est réellement dommage car la base de l’histoire est vraiment bonne !

Night Room commence dans une réalité qui pourrait être la nôtre et aborde les thèmes du deuil et de la folie de deux êtres marqués par la vie. Mais c’était sans compter sur Peter Straub qui nous retourne le cerveau en un chapitre et qui nous emmène alors dans un univers parallèle où les morts peuvent communiquer avec les vivants, et même les insulter ! Timothy Underhill, l’écrivain, va penser perdre la tête, avant de réaliser que l’horreur qu’est devenue sa vie est bien réelle et qu’il va devoir suivre les instructions données par un fou qui lui écrit des mails bourrés de fautes s’il veut pouvoir s’en sortir indemne. De son côté, Willy Patrick pense aussi devenir folle. Elle entend la voix de sa défunte fille l’appeler à l’aide mais c’est impossible puisque celle-ci est morte ! Quand Timothy rencontre Willy, les explications finissent par arriver et nous restons sans voix.

Un récit un peu déjanté qui, vers la fin, arrive à nous emporter tant bien que mal. Des personnages au destin tragique qui devront suivre les conseils d’êtres irréels terrifiants. Un cauchemar éveillé et une intrigue bien construite. Le Cabinet Noir, roman écrit par l’un des personnages principaux, est bouleversant et nous donne même envie de le lire en vrai ! Night Room aurait été une pure réussite s’il avait été aussi parfait que le sont les derniers chapitres. Les passages à vide sont la plus grosse faiblesse de ce livre qui, du coup, ne m’a pas autant emballé qu’il aurait dû.

Extrait :

« – « Et qu’est-ce que le véritable livre ? » allez-vous me demander. Celui que vous auriez dû écrire, sauf que vous avez merdé. Les auteurs croient toujours que tous les exemplaires d’un même livre sont identiques, mais c’est faux. Chaque fois qu’un bouquin est imprimé, deux ou trois exemplaires du véritable livre sortent des presses. Ça, c’est celui que vous vouliez écrire quand vous avez commencé, la perfection totale, sans une erreur, sans une bêtise, avec tous les détails et tous les dialogues parfaitement justes. Les gens comme moi, c’est ce qu’on recherche. »

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