Nous irons tous au Paradis, le feel-good book de l’automne !

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Le très attendu nouveau roman de Fannie Flagg, Nous irons tous au Paradis, paraît aujourd’hui, 6 octobre, aux éditions du Cherche Midi. Avec cette pépite d’humour et de tendresse, enrobée d’inattendu, l’auteur tient ses promesses et séduit à coup sûr.

A Elmwood Springs, dans le sud du Missouri, Elner Shimfissle, petite dame de 80 ans au nom imprononçable, est aimée et connue de sa communauté. Mais ce matin-là, elle a la mauvaise idée de déranger un essaim de guêpes en cueillant des figues. La voilà qui chute de son échelle et est déclarée morte en arrivant à l’hôpital.

nous-irons-tous-au-paradisUne dure nouvelle qui se propage en un rien de temps, bouleversant sa famille mais aussi tous ceux desquels elle avait traversé la vie. Car Elner, c’est une sacrée femme, à l’optimisme imperturbable et au solide caractère. Une figure pétillante qui prend soin de son petit monde. D’ailleurs, même morte, on n’est au bout de ses surprises avec elle… Alors que la nouvelle de son trépas pousse chacun à reconsidérer sa vie, elle revient d’entre les morts, fraîche comme une rose, avec une drôle d’histoire à raconter…

And i’m feeling good ! Voilà exactement la musique qui me vient à l’esprit en refermant ce livre. Il y a des sourires entre les lignes dans ce dernier roman de Fannie Flagg. L’auteure américaine a un don inné pour nous conter des histoires familiales, des existences ordinaires et en faire ressortir l’extraordinaire. Son écriture vive, piquante, sait relever le moindre détail, donner vie à des personnages délicieusement bien croqués. Entre les pages de ses romans, on voit des villes prendre vie, s’imprégner d’ambiances particulières, s’animer d’histoires banales et pourtant  insolites.

Tout au long de Nous irons tous au Paradis, j’ai entendu la voix d’Elner dans mon oreille, j’ai vu la balancelle sous son porche et le figuier dans son jardin. J’ai senti l’odeur du gâteau au caramel et imaginé son moelleux inégalable. J’ai entendu  Tot, la coiffeuse, se morfondre sur les misères de sa vie et du monde entier, et vu Norma, la nièce d’Elner, s’évanouir un nombre incalculable de fois. Ouvrir un roman de Fannie Flagg, c’est pousser la porte d’un petit monde où le quotidien s’apprête à nous surprendre.

Nous irons tous au Paradis se range assurément parmi ses romans les plus réussis. Merveilleusement tendre et humain, il fait surgir sous nos yeux tous les petits bonheurs du quotidien comme une évidence. A l’instar des personnages que la mort d’Elner amène à reconsidérer leurs vies, au fil des pages, on se prend à penser à tout ce que l’on oublie de faire ou tout ce qu’on s’interdit dans nos existences.

Fannie Flagg

Fannie Flagg

Là où on craindrait de tomber dans la mièvrerie, l’écriture positive et fine de Fannie Flagg répond par une bonne dose d’humour et de dérision. Sa galerie de personnages est un petit régal. Sans jamais tomber dans la caricature outrancière, avec leurs côtés fantasques, ce sont des figures savoureuses et tellement humaines. D’un chapitre à l’autre, on se balade entre ses existences dans lesquelles Elner a laissé son empreinte. Un petit rien, un coup de pouce, juste une attention qui fait que quelqu’un prend un chemin différent. Et l’on réalise que c’est la vie tout simplement que nous conte Fannie Flagg. Avec juste une pointe de fantaisie en plus. Et beaucoup d’humour. On se sent indéniablement bien dans ses romans. On n’a guère envie d’en sortir. On voudrait rester pelotonnés au creux de l’histoire, comme sous un plaid douillet. Et si  Nous irons tous au Paradis, elle nous en donne un avant-goût avec ce dernier roman. Pourvu que le Paradis soit aussi émouvant et drôle !

«  C’était moins impressionnant que Linda l’avait craint. Comme le lui avait dit son père, on aurait cru qu’elle venait juste de s’endormir. Les yeux gonflés de larmes, Norma se serra contre son mari. Elner paraissait si douce, si paisible, qu’elle eut du mal à la croire morte. Personne ne dit un mot – ils n’entendaient que leur respiration. Dans un silence  complet, chacun à sa façon faisait ses adieux à Elner, quand celle-ci déclara soudain :

-Je sais que tu m’en veux, Norma, mais je ne serais pas tombée sans ces sales guêpes !

– De Dieu ! s’écria Macky, qui bondit et recula de trente centimètres. »

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