Le tome 18 de L’Attaque des Titans (« 進撃の巨人 , Shingeki no kyojin ») par Hajime Isayama, est paru en France chez Pika en France. Et la tension est à son comble. Cette saga excellente, qui n’en finit pas de nous étonner, poursuit sur sa lancée avec brio et fracas. Villes en ruines, explosions, guerres et larmes… Rien ne peut décrire cette épopée grandiose qui fonce droit vers la destruction. Mais laquelle ? Celle de l’humanité ou de celle de ces géants à la brutalité implacable ?
Tandis qu’Eren tente d’en découvrir un peu plus sur son passé, une expédition est en marche pour reboucher le mur Maria, effondré à la suite d’une attaque du Titan colossal, il y a de cela cinq longues années. Cinq années où le héros Eren et ses meilleurs amis, Armin et Mikasa, ont grandi et pris en maturité. Mais l’expédition ne se passe pas comme prévu.
Tout commence avec Eren qui questionne le sergent Shardiz à propos de son père, Grisha Jäger. Il y a des années de cela, Shardiz a trouvé Grisha errant en dehors de la ville, quasi amnésique. Ce dernier s’est révélé être un brillant médecin qui a sauvé la vie de Clara, une serveuse, lors d’une épidémie. C’est ainsi qu’Eren vit le jour. Grisha avait apparemment découvert le secret royal des Titans, c’est pourquoi il avait tué Frieda Reiss, l’héritière légitime du trône, pour lui voler son pouvoir (comme déjà révélé dans le tome 16). Lorsque Clara se fit dévorer par un Titan, Grisha emmena son fils dans la forêt pour que ce dernier dévore son père, dérobant ainsi le pouvoir des Titans à la famille royale. Mais personne ne sait comment Grisha a découvert ce secret, ni ce qu’il contient réellement. Livaï propose de redescendre dans la caverne pour en savoir plus.
Mais il y a plus urgent. Maintenant qu’ Eren sait mieux contrôler ses pouvoirs, il est capable de se « solidifier » et de reboucher les trous géants des murs de la ville. Il s’agit désormais de reboucher le mur Maria, ce lieu resté déserté depuis des années. Mais le danger rôde, et Armin, qui est très innocent, se découvre fin stratège en évoquant la possibilité que des Titans leurs tendent un piège. A la fin de ce tome de L’Attaque des Titans, la souricière se referme sur nos héros. Et un cliffhanger prend en otage le lecteur, dans un face à face entre les Titans et l’humanité, le DERNIER cette fois (enfin, du moins à ce stade du récit). Heureusement que le tome 19 est sorti il y a peu, ç’aurait été très difficile d’attendre.
Que dire sur cette formidable histoire ? Après 18 tomes, le récit est toujours aussi bon. Frôlant l’excellence, cette série qui pourrait passer pour mainstream, tellement on en parle, ne possède aucun des inconvénients du mainstream, justement. On est plongé dans une guerre quasi impossible à gagner, il y a des morts et du sang, et on y croit. Cette dystopie qui revisite brillamment Les Voyages de Gulliver ne s’essouffle toujours pas. Le danger grandit, tout comme nos héros qui prennent en assurance. Le récit de L’Attaque des Titans est tellement dense qu’on a l’impression d’avoir lu un roman, au lieu d’une bande dessinée.
Malgré la lourdeur des remparts et des Titans, on survole l’histoire avec une impression de légèreté, comme si on flottait en même temps que les personnages virevoltent sur leur harnais. Les valeurs de l’amitié, les caractères des personnages très différents et bien travaillés, le scénario en béton armé : tout est fait pour justifier la célébrité de L’Attaque des Titans. Le mythe de l’homme face à la monstruosité de la bête, ainsi que les rebondissements sans fin de l’intrigue et la profondeur psychologique des protagonistes… C’est juste « épique ». Si d’aventure vous n’avez jamais lu ces mangas, ou si vous doutez de leur qualité parce qu’on en entend trop parler, ne passez plus à côté. On vous garantie que vous adorerez cette saga déjà culte. Foncez. Et surtout, ne vous retournez pas.