Les devoirs de vacances, c’est le troisième opus de la trilogie à succès d’Adèle Bréau publiée chez JC Lattès. Le premier tome, La cour des grandes, a été une réussite fulgurante et inattendue, avec plus de 12 000 exemplaires vendus. L’auteur, directrice du site Terra Femina, journaliste, blogueuse, et petite-fille de Ménie Grégoire, y dépeignait les tourments et bonheurs de quatre femmes actives, copines pour la vie, faisant face aux épreuves d’une année riche en changements. On retrouve avec plaisir Lucie, Alice, Mathilde et Eva dans ce nouveau tome.
Le livre s’ouvre en juillet, Paris se dépeuple, les vacances commencent ! Tout a changé pour nos quatre amies. Alice est devenue la vedette d’une émission de télé culinaire, et elle coule le parfait amour avec son patron chef-cuisinier, un bébé viendra bientôt compléter ce bonheur parfait. Mathilde a retrouvé sa liberté après s’être séparée de Max. Elle en profite pour papillonner sans s’attacher, tout en gâtant les deux hommes de sa vie, ses fils. Lucie joue toujours l’épouse modèle, menant à la baguette sa famille aux airs de contes de fées : trois petites filles sages comme des images, un mari beau et riche, un grand appartement parisien, une boutique de vêtements pour enfants à succès. Quant à Eva, elle a accouché de l’enfant tant attendu mais elle s’est séparée de Vincent au profit du jeune Jacques.
L’été est l’occasion pour tous de s’inviter en vacances, de se croiser, se retrouver, se révéler. Les situations ne sont pas si simples qu’on le pense. Christophe, le mari de Lucie, s’est lancé dans sa propre entreprise, s’alliant avec Jacques ainsi qu’avec son séduisant coach Raph. Il ne met pas seulement sa situation financière en péril, mais aussi son couple… On trouve de la profondeur à certains personnages qui entrent enfin dans la lumière. C’est le cas de Laura, la fille d’Alice, qui découvre à 15 ans les douceurs de l’amour entre les bras de son prof de piano. Ou de Raph le coach sportif plus fin qu’on ne s’y attend. Non sans rappeler le film Les Petits Mouchoirs, les destins de tous vont s’unir à l’occasion de la mort d’un des membres de la troupe…
On met un peu de temps à se remettre en tête les prénoms et les histoires de chacun, malgré l’aide bienvenue du petit lexique en ouverture des Devoirs de vacances. Cependant, quel plaisir de retrouver ces personnages qui nous ont tant marqués ! Devoirs de vacances est l’épilogue dont l’on rêve à la fin d’une histoire que l’on a appréciée : que deviennent-ils après ? S’aimeront-ils toujours ? Comment s’appelleront leurs enfants ? Des questions plus ou moins fascinantes auxquelles l’auteur répond, tout en en suscitant de nouvelles. La lecture de ce livre ne s’apparente pas à des devoirs de vacances, dont on remplit trois pages avant d’aller courir sur la plage avec ses cousins, c’est un vrai plaisir de lecture, on le dévore et on se retrouve désolé qu’il soit déjà fini. Les rires, l’émotion, tout est au rendez-vous, avec cette touche de réalisme qui est vraiment la marque de fabrique de l’auteur. On se retrouve dans les personnages, on croit les connaître, on les aime jusque dans leurs faiblesses, qui les rendent humains. Seul bémol, des coïncidences un peu tirées par les cheveux : soit, Paris est tout petit, mais de là à ce que tous les personnages soient liés les uns aux autres… ce n’était pas une nécessité.
En définitive, une trilogie à découvrir (on peut faire l’impasse sur Les jeux de garçons qui est une répétition en plus fade du premier tome), pour se réchauffer au souvenir du soleil de l’été, des verres en terrasses et des rires entre amis.
Mathilde et Lucie la suivirent, ravies de ce conciliabule improvisé qui leur rappelait leurs quinze ans lorsque, en voyage en Angleterre ou en vacances au bord de la mer, elles passaient des heures à analyser les comportements masculins de leurs flirts du moment, notant avec frénésie sur des feuilles de papier quadrillées des informations qui leur permettraient, peut-être, de conclure leurs enquêtes qui la plupart du temps ne débouchaient sur rien. C’était l’époque où les mails, les téléphones portables et les réseaux sociaux n’avaient pas encore investis les rapports amoureux, lesquels se révélaient déjà bien compliqués, du moins dans leurs cas personnels.