Rencontre avec Karine Lambert, auteur feel-good du moment

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L’auteur Karine Lambert était de visite lundi 23 mai chez son éditeur JC Lattès pour une journée presse marathon. Après une séance TV, un shooting photo et autres, nous avons pu la rencontrer, souriante et disponible, dans les locaux de sa maison d’édition. Elle s’est volontiers prêtée au jeu des questions/réponses autour d’un café.

Comment avez-vous commencé à écrire ?

Karine Lambert : Je lis beaucoup, et ce depuis mes cinq ans. Les livres m’ont beaucoup apporté, ils m’ont permis de vivre mille vies, de tenir debout, parfois. J’ai voulu offrir ce que j’avais reçu : un beau moment de lecture. J’ai envoyé le manuscrit de L’immeuble des femmes qui avaient renoncé aux hommes à pas moins de vingt-cinq maisons d’édition, s’en est suivi le dur et long processus des refus, jusqu’au coup de fil positif !

Est-ce difficile de se remettre à écrire après un livre qui a eu beaucoup de succès ?

Karine Lambert : Ce ne fut pas très difficile dans la mesure où j’ai commencé à rédiger mon deuxième livre avant même que le premier soit sorti, pour ne pas être dans l’attente.

Votre livre parle de deuil et de reconstruction, de façon très inspirée, est-ce un sujet qui vous tient à cœur ?

Karine Lambert : Ce qui me plaît avant tout, c’est la lumière qui se profile dans la plus sombre des impasses, ce moment où les gens pensent être à bout de course. C’est son besoin d’aimer qui permet à Marcel de dépasser la culpabilité de la mort de sa femme. J’ai interviewé des personnes âgées afin de me documenter pour écrire ce livre. Il est vrai qu’il en ressort le couple le plus improbable de la terre.

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Karine Lambert

Où avez-vous puisé l’inspiration pour créer des personnages si différents et attachants ?

Karine Lambert : L’inspiration provient d’une riche palette d’éléments différents. L’étincelle a été l’histoire de la mère d’un ami qui a retrouvé l’amour après des années de veuvage. Il faut beaucoup d’imagination pour écrire, mais on se nourrit aussi de notre entourage : mes amis pieds-noirs m’ont aidé à construire le personnage de Marcel, ainsi que mes années au Maroc. Petite-fille de grands-parents russes, le thème de l’exil m’est cher.

Vous êtes belge : avez-vous remarqué des différences entre l’accueil de vos livres en France et en Belgique ?

Karine Lambert : Entre nous, j’ai choisi de me faire éditer en France afin de pouvoir avoir accès à davantage de marchés étrangers. Au niveau des lecteurs, tous les amoureux du livre se ressemblent.

Vous êtes photographe : trouvez-vous qu’il existe des parallèles entre le métier d’écrivain et celui de photographe ?

Karine Lambert : Bien sûr ! En photographie comme dans l’écriture on observe et on donne à voir, quelque chose qui touche, et qui donne à sentir au lecteur. D’ailleurs, je vois les scènes avant de les écrire. L’écriture permet cependant d’aller plus loin, d’emmener plus loin, car elle n’est pas prisonnière de l’instantané.

Enfin, auriez-vous des conseils à donner à de jeunes aspirants écrivains ?

Karine Lambert : Il faut surtout oser poursuivre ses rêves. Il faut que ces rêves soient assez grands pour ne jamais les perdre de vue. Il faut être passionné et se laisser envahir tout entier par la littérature. Il ne faut pas avoir peur d’écrire tout le temps. Il est aussi utile de suivre des ateliers d’écritures, bien que nous n’ayons malheureusement pas de cursus de creative writing comme aux États-Unis. Ces ateliers peuvent faire office de boîtes à outils, sur des thèmes particuliers. Il faut aussi faire preuve d’humilité, se faire relire, entendre les critiques afin de progresser. En résumé, je dirais qu’il faut de la volonté, de la passion et un grain de folie !

 

Karine Lambert est l’auteur de L’immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes et de Eh bien dansons maintenant, tous les deux critiqués sur Les Petits Livres.

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