Vengeances est un thriller de Bernhard Aichner, paru aux éditions de l’Archipel le 3 février dernier. Un roman qui porte bien son nom car l’héroïne principale va se venger de ses parents puis, plus tard, des assassins de son mari.
Vengeances est un roman très récemment sorti, qui connait déjà un franc succès. Les avis enthousiastes fusent de toute part, affirmant que le style de l’auteur si particulier permet de se laisser happer par l’histoire. Pour ma part, ce thriller a été une déception.
Brünhilde Blum a été adoptée par un couple qui ne voulait un enfant que pour reprendre l’entreprise familiale de pompe funèbre. Ils n’aimaient pas leur fille et n’hésitaient pas à l’enfermer dans des cercueils pour la forcer à participer aux embaumements… (normal) Une fois plus âgée, Blum décide de se débarrasser de ses parents. Quelques années plus tard, la voici mariée à un policier (ironie du sort !) et mère de deux filles adorables. Sa vie est devenue un rêve éveillé et elle se répète chaque jour qu’elle a de la chance. Malheureusement, cette chance s’en va le jour où son mari, Mark, est percuté par une voiture et décède sur le coup. Le chauffard s’enfuit et laisse derrière lui une femme désespérée et remplie de haine. En fouillant dans les affaires de son mari, Blum va découvrir que Mark était sur une enquête et que c’est peut-être parce qu’il était sur le point de la résoudre qu’il a été tué. Car oui, pour Blum c’est évident, Mark est victime d’un assassinat.
S’ensuit alors une enquête policière menée par une femme tenace, prête à aller jusqu’au bout. Elle va se lancer à la poursuite de toutes les personnes impliquées dans le meurtre de son mari et leur faire subir une mort atroce.
Bernhard Aishner a décidé d’adapter son style d’écriture à son histoire. C’est donc avec des phrases courtes et censées être percutantes qu’il entame le récit de Vengeances. Si le début est un peu lent à venir et qu’on finit par ce dire « mais ils vont mourir, oui ! », la suite est tout à fait dans la même lignée. Une histoire longue, pas du tout entraînante et pas assez développée. Une enquête policière pas du tout crédible, des meurtres qui manquent de descriptions et un personnage qui ne m’a pas du tout ému.
Comment une femme qui passe sa vie avec des cadavres peut arriver à mener une enquête bien mieux que son mari policier et fils de policier ? Pourquoi le seul témoin qui met énormément de temps à parler à Mark se confie-t-elle si rapidement à une inconnue ? Si l’histoire personnelle du personnage principal est bien pensée, il n’en va pas de même pour le personnage lui-même. Une tueuse revancharde qui ne fait pas du tout peur, une histoire d’une lenteur déconcertante, un suspense quasi inexistant et un final franchement attendu.
Vengeances ne m’a pas du tout emballée. L’histoire aurait pu être meilleure, car le fond est bien pensé mais la forme n’est pas là. Je n’ai pas du tout trouvé ce thriller palpitant. Cela a été même un ennui du début à la fin. J’espérais que la tension monterait crescendo, mais ça n’a pas été le cas. Pire, la fin était téléphonée, le tueur étant vraiment trop évident. Un roman qui n’aura pas su me convaincre mais qui a réussi, je ne sais comment, à convaincre d’autres personnes….
« Tout sent l’urine. La femme a pissé dans son pantalon, sa peau pue, tout en elle pue l’urine et les excréments. Hagen porte des gants blancs. Ca sort de son anus sans discontinuer, bien qu’il lui ait mis un tampon. Ça n’arrête pas, il y a des fèces partout, sur les mains de Hagen, sur la table de préparation, sur les cuisses de la femme. L’employé soulève les jambes du cadavre et Hagen la coud lui-même. C’est la seule solution, Brünhilde. Il n’y a pas d’autre solution. Il faut coudre l’anus Brünhilde. Ça n’arrête pas de dégouliner hors d’elle. De la merde, de la merde brune et puante jaillit du corps de la grosse femme. »
