La saga Orphelins vient de voir publier son troisième tome, Le Revenant, aux éditions Glénat. Cette bande dessinée est une œuvre exclusivement italienne, avec pour auteurs Roberto Recchioni et Emiliano Mammucari.
Ce n’est peut-être pas une évidence pour nous Français, mais les Italiens sont vraiment très doués en ce qui concerne la bande dessinée. Leur coup de crayon est aussi parfait que celui des comics américains, et pour ceux qui ne le sauraient pas encore, les Italiens ont été mis à contribution pour créer des bandes dessinées Disney dans les années 60. C’est effectivement au pays de la « Grande Botte » que sont nés les frères Rapetou ! Et non, ce n’est pas une invention américaine ! Et quand on voyage en Italie, on ne peut qu’être très étonné de voir que leurs kiosques à journaux sont généralement cinq fois plus fournis que les nôtres en termes de bande dessinée de toute sorte, que ce soit sous forme de multiples magazines ou recueils épais de « fumetti ». Et même au niveau manga, ils ne sont pas en reste, loin de là, avec une quantité incroyable de magazines pour enfants et de jouets multiples.
Pour en revenir à notre histoire, il faut savoir que je ne connais pas du tout cette saga des Orphelins, ce qui comporte à la fois un avantage et un inconvénient. L’inconvénient c’est que je ne peux pas comparer avec le reste de l’histoire. L’avantage, c’est que ça va me permettre de vérifier si l’histoire est convaincante, même pour les non initiés. Et je peux dire que l’histoire, même si elle n’est pas transcendante, est tout de même intéressante.
Dans un univers post-apocalyptique, l’armée a recruté des enfants-soldats, surnommés Orphelins à juste titre, et ces derniers subissent un entraînement éreintant pour venir à bout d’une armée d’extraterrestres, responsables de la destruction de l’humanité. Les plus faibles sont souvent amenés à mourir, mais des exceptions existent, comme pour Sam, une petite fille surnommée « la morve », mais qui bénéficie de la protection des plus grands en cas de besoin. Chaque adolescent a sa propre personnalité et se comporte différemment des autres pour survivre. Junos et Juna sont épris l’un de l’autre, Raul est en retrait pour ne plus souffrir de la mort de ses compagnons, tandis que Rey se montre hyper-violent. Vous l’aurez deviné, cette BD n’est pas pour les enfants. On ne peut s’empêcher de penser à Hunger Games, sauf que les jeunes ne sont pas là pour un jeu et n’ont pas l’obligation de s’entre-tuer (encore heureux). Ici, pas le temps pour les émotions, place à l’action, et ceux qui n’aiment pas le sentimentalisme seront servis. Les chapitres suivants montrent cette armée d’enfants devenus adultes, ce qui est réjouissant (ils ont survécu, ouf).
La deuxième partie du tome 3 d’Orphelins m’a beaucoup étonnée car le dessin… est différent, et je n’ai pas du tout compris pourquoi. Le coup de crayon est moins bien travaillé qu’au début, c’est plus expéditif. S’agit-il d’un problème d’édition ? A-t-on dû accoler une partie de la BD plus ancienne ici ? Ou est-ce l’œuvre d’un dessinateur différent ? Tout cela est bien mystérieux. Malgré tout, cette deuxième partie est bien plus sombre et profonde qu’au début. Rey subit des expériences de la part des adultes et n’hésite pas à devenir un monstre pour s’attaquer aux autres jeunes soldats. Il s’oppose à Ringo, un jeune qui se rebelle contre toute forme d’autorité, et tous deux vont mener une lutte acharnée durant bien des années. La fin comporte un twist complètement inattendu, le genre de révélation qui modifie toute l’histoire. Simple mais efficace, il fallait y penser. Le genre de découverte qui fait penser aux univers de science-fiction de Philip. K. Dick. Le cliffhanger, à la fin, est des plus vertigineux. Foncez, la réalité n’est pas celle que vous croyez.