Le tome 16 de L’Attaque des Titans est paru en septembre chez Pika éditions. Dans le tome 15, nous avions laissé Eren aux mains d’Historia, fille illégitime du Roi Reiss. Cachés dans une immense caverne creusée sous la mystérieuse abbaye, mise au jour par Livaï dans le tome précédent, le Roi Reiss, jusque là resté caché, raconte toute son histoire à Historia, et on en sait davantage sur le passé de Eren.
Le titre de cette critique peut sembler audacieux de prime abord, mais il est justifié par le fait que de nombreuses similitudes existent entre l’œuvre mythique d’Otomo et L’Attaque des Titans d’Hajime Isayama. Surtout en ce qui concerne l’humanité face à la création d’un Dieu qui lui échappe… Les révélations s’enchaînent à un rythme effréné dans ce tome, c’est pourquoi cette critique contient énormément de spoilers. Lisez à vos risques et périls.
Le père d’Historia raconte qu’à l’origine, il n’y avait qu’un seul Titan, et il s’agissait d’un membre de la lignée royale. C’est un genre de « Dieu » qui a été créé pour maintenir le Royaume en vie, et il avait même le pouvoir d’effacer la mémoire collective de sa population, et ce depuis plus de cent ans. Lorsque le « porteur du Titan » devenait trop vieux, chaque membre de la famille du Roi subissait une piqure, se transformait en Titan, et dévorait ce « premier Grand Titan » censé faire régner l’ordre. Ensuite, « le dévoreur » pouvait acquérir le pouvoir suprême, l’ultime héritage qui passait de génération en génération. Dans la famille Reiss, c’est la fille aînée du Roi, Frieda, qui détenait le pouvoir absolu du Titan, capable de mettre un terme ou non au règne de ces géants destructeurs. Mais le père d’Eren s’en est mêlé, a tué Frieda et l’a dévorée, lui volant ce pouvoir que personne, à l’heure actuelle, ne connaît. Le père a ensuite administré une piqure à Eren, pour qu’il le dévore à son tour. Et c’est désormais Eren qui détient ce pouvoir ! C’est pourquoi le Roi tente de convaincre Historia de recevoir elle-même cette piqure, de se transformer en monstre et de dévorer Eren pour que toute cette connaissance divine revienne dans la lignée ! Seulement, va-t-elle le faire… ?
Le suspens est absolument écrasant dans ce 16ème tome de L’Attaque des Titans qui, vous l’aurez douté, annonce sévèrement la fin de la saga. Durant presque tout le manga, toute la décision finale revient à Historia, si elle va se transformer ou non, et surtout si Eren va mourir… Le dessin, l’écriture, tout est suspendu dans la mystérieuse caverne, creusée par le tout premier Titan de la lignée royale. On retient son souffle et on a peur pour le héros, se demandant jusqu’au dernier moment comment ça va se finir. Le scénario du tome 16 de L’Attaque des Titans est d’une telle qualité que je lui ai attribué la note maximale. Le rapprochement avec Akira est délibéré de ma part. La population a créé un Dieu pour être mieux guidée, ce qui a très mal tourné. Ce paradigme qui revient régulièrement dans les mangas, est solidement incarné ici. Et en effet, même Historia s’aperçoit que tout ne tourne pas rond dans cette histoire. Si un Titan de la lignée royale a toujours existé, pourquoi n’a-t-il pas mis un terme aux Titans ? Pourquoi Frieda s’est laissée tuer par le père d’Eren ? Pourquoi son père voulait à ce point voler le pouvoir absolu des Titans ? Tout cela demeure inconnu, les révélations de ce tome entraînant bien plus de questions encore.
Ce qui est également très réussi dans L’Attaque des Titans, ce sont toutes les scènes de flash-back très douces où Historia se souvient des bons moments passés avec Frieda, un temps sans persécutions, un moment insouciant de l’enfance. Ces moments ne ralentissent pas du tout l’action. La tension est à son comble, et ces souvenirs enfouis rajoutent encore plus de moments en suspension et de réflexion. Ils démontrent que le temps des Dieux est révolu, et que l’âge de l’Humanité, avec ses différentes personnalités, ses histoires uniques, ne peut que commencer. Le tome 17 qui conclut la saga est sorti chez Pika, alors ne vous en faites pas, sa critique arrive au plus vite !
Tu sais Eren… ça m’a fait plaisir quand tu m’as dit… que j’étais une fille normale.