Mary Higgins Clark et Alafair Burke nous emmènent à nouveau au cœur du monde complexe de la télé-réalité. Paru aux éditions Albin Michel, La mariée était en blanc est la suite du très réussi L’affaire Cendrillon. Avec plaisir, nous retrouvons Laurie Moran et son équipe de production à la recherche de sensations fortes.
Qui a dit que la télé-réalité était ennuyeuse ? Suspicion est ce dernier espoir pour Laurie de percer un jour. Traitant d’enquêtes policières non résolues, l’émission multiplie les succès. Ce qui en fait sa valeur, c’est cette capacité qu’a Alex Buckley de confronter les discours, et qui fait bien souvent resurgir la vérité cachée. Malheureusement, cette enquête en amateur entraîne malgré elle beaucoup trop d’attente, et nombre de gens qui les contactent espèrent trouver le fin mot de l’histoire. C’est d’ailleurs ce qui pousse Sandra Pierce, à bout, à insister pour qu’ils lui viennent en aide.
En son temps, La mariée envolée a fait couler beaucoup d’encre. Qu’est-il arrivée à cette richissime, magnifique et brillante jeune femme ? Sur le point de se marier, Amanda Pierce disparaît en un claquement de doigt. S’agit-il d’un meurtre ? S’est-elle enfuie, pressentant que Jeff n’était pas son prince charmant ? Après des années, tous les protagonistes du mariage reviennent sur « les lieux du crime », un magnifique hôtel de Palm Beach. Le supposé meurtrier ferait-il partie des invités ? Avec brio, La mariée était en blanc traite de ce que nous sommes prêts à croire, confrontant les croyances et les intérêts de chacun.
En dépit de certaines descriptions peu nécessaires, Mary Higgins Clark et Alafair Burke nous emportent dans leur virée imaginaire. Le ton est léger et agréable. Palpitant, on ne saurait lever les yeux de ce récit où les nombreux bouleversements remettent même en question les valeurs de Laurie. L’incertitude le doute : c’est sans doute ce qu’elle cherchait en acceptant de s’occuper de l’affaire. En tout cas, c’est ce qu’elle a trouvé. En effet, on s’aperçoit progressivement que ce combat est aussi personnel, mue par le désir de faire la paix avec son propre passé. En résumé, La mariée était en blanc mêle l’intime et le public, révélant d’autant plus, comme dans toute télé-réalité qui se respecte, cette noirceur qu’on ne saurait montrer aux autres.
« Elle avait passé la presque totalité des deux derniers jours comme étrangère aux préparatifs de son mariage, guettant le moindre indice lui révélant quel serait son destin. L’œil fixé sur cette tache, elle fit un vœu, non pour son futur mari, mais pour elle-même. Nous n’avons qu’une vie sur cette terre, et la mienne sera heureuse. Si j’ai encore la moindre hésitation, je ne me marierai pas samedi.
Je le saurai bientôt, se dit-elle.
A ce moment précis, elle se sentait complètement sûre d’elle. Comment aurait-elle imaginé que, le lendemain matin, elle aurait disparu sans laisser de traces ? »
Un commentaire
ah elle avaient promis une suite ! ça donne envie 🙂