Le Projet K de Douglas Preston, paru le 12 novembre, aux éditions de l’Archipel, joue avec brio du style policier et du roman d’anticipation. Une traque riche en rebondissements, sur fond d’avancée technologique, que son auteur, en habitué du genre, mène tambour battant.
Au cœur de la NASA, s’exécutent les derniers tests avant le lancement du Projet K. Cette mission d’exploration sur Titan, l’une des lunes de Saturne doit être menée par une sonde pilotée par la plus avancée des intelligences artificielles, Dorothy. Mais confrontée à la simulation, contre toute attente, celle-ci se rebelle et parvient à s’enfuir via le réseau internet. Dans le méandre de celui-ci se cache désormais une Dorothy aux abois, perdue dans cet univers hostile et terrifiant mais surtout ivre de rage contre ses concepteurs. Aux plus hauts arcanes du pouvoir américain, on s’interroge : quelle menace représente une telle IA en liberté pour la sécurité nationale ou l’humanité ? Et surtout, pourquoi sa conceptrice, Melissa Shepherd, vient-elle à son tour de s’évaporer dans la nature ? Lancé à ses trousses, l’ancien agent de la CIA, Wyman Ford va avoir du travail… Et il est encore bien loin de s’imaginer ce à quoi il a réellement affaire.
Maîtrisant l’exercice à la perfection, Douglas Preston nous entraîne avec Le Projet K au cœur d’un polar technologique sans la moindre difficulté. D’une péripétie à l’autre, son Projet K ne se lasse pas de nous faire retenir notre souffle et il se dévore d’une traite avec plaisir. Si les personnages sont parfois un peu convenus, le coup de génie de l’auteur réside dans le caractère de Dorothy. Il parvient à éviter l’écueil du cliché robotique pour la doter d’une vraie personnalité sans occulter pour autant sa facette « technique ». Pour mieux nous communiquer la perception et l’évolution de Dorothy, il fait appel à tout un univers imagé pour décrire le monde d’Internet effrayant et sinistre dans lequel elle se retrouve traquée.
Mais cet aspect technologique du Projet K, qui pose la question éthique et morale de l’utilisation d’IA ultra perfectionnées, ne porte pas préjudice au côté policier du récit. Loin de là. Lâchant au cœur de ce Projet K, un de ses personnages fétiches, l’ex-agent Wyman Ford, Douglas Preston nous parachute avec lui au cœur de cette intrigue de haute voltige mêlant avancées technologiques, intérêts financiers et politiques, trading et intégrité morale. Un cocktail détonnant qui se déguste sans soif. Si quelques indices semés au fil du récit laissent présager du dénouement, on n’a pourtant qu’une envie : connaitre la fin !
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