Erigée malgré elle comme la reine des geeks, Felicia Day dévoile sa première autobiographie.
Centrée autour du thème d’internet comme le laisse présager son titre, You’re Never Weird on the Internet (Almost) décrit le rôle qu’a pris le web tout au long de sa vie. De son enfance isolée car elle a fait « l’école à la maison », à sa phase accro de World of Warcraft, puis au succès de The Guild, Felicia Day a eu le temps d’être diplômée en double-spécialisation maths et violon.
Dotée d’un grand sens de l’humour, sa personnalité curieuse et enjouée la rend facilement attachante. Tout au long de la lecture, on imagine bien sa voix en train de se confondre en excuse suite à une phrase particulièrement longue, ou à une remarque critique un peu décalée. Son autobiographie ? Plutôt une entrée de son livejournal, oui. Elle apparait comme sincère dans sa propre description, elle emploie un langage oral à l’écrit, bref, c’est simple. Comme dans ses premières lignes, soit on la connait d’où notre envie de découvrir son livre, soit on ne la connait pas, et dans ce cas-là, on ne sentira pas forcément concerné. Ce qui est certain, c’est que l’auteur nous donne envie de sympathiser avec elle et permet facile à tous les nerds de s’identifier. Et le côté « bizarre » de son titre, effectivement, Felicia Day est unique en son genre.
Malheureusement, si vous vous attendiez et espériez (comme moi) qu’elle développe plus ses expériences télévisuelles (oui, je pense à Buffy, Dollhouse), eh bien détrompez-vous. Non, ce n’est pas le cas. La rouquine geekette s’épanche majoritairement sur le danger et les attraits d’internet, sa chaîne YouTube Geek & Sundry, et bien sûr, sa websérie The Guild qui l’a propulsée au rang de ‘Queen of the geeks’, titre qu’elle n’adopte pas elle-même mais dont elle se sent tout de même reconnaissance, (à noter que son homologue masculin correspond à Zachary Levi et à son Nerd HQ). Day disserte souvent sur l’usage d’internet et ses moult avantages comme l’impression, en partageant des passions communes, d’appartenir à un groupe et de ne plus être la gamine bizarre d’à côté.
En lisant ces lignes, Felicia Day nous prouve et confirme une fois de plus sa capacité à multi-tasker (oui, ça ne se dit pas) et sa grande créativité. Parsemée de photos et de notes personnelles (comme le font de plus en plus toutes les autobiographies), les plus belles qualités de ses mémoires reposent principalement dans son combat pour les geeks filles et pour sa foi en ses projets. Son dernier chapitre résume très bien sa position d’ailleurs, son avis sur le Gamergate et comment sa vie a été touchée. En tant que figure publique, elle est forcément sujette à plus de menaces que d’autres, mais représente respectueusement la culture geek.
(P.S. : La préface est signée Joss Whedon himself, et il ne tarit pas d’éloges sur la jeune icône d’internet ! Même si le livre ne mentionne pas non plus dans les détails Dr Horrible’s Sing-Along Blog…)