Les humeurs insolubles, nouveau roman de Paolo Giordano

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Les humeurs insolubles, troisième roman de Paolo Giordano, est sorti le 1er octobre aux éditions du Seuil.

Je garde un énorme souvenir de son premier roman La solitude des nombres premiers, – coup d’essai, coup de maître – paru en 2010 également au Seuil et dans lequel Paolo Giordano brossait le destin très touchant de deux enfants confrontés à des attentes et à des missions trop grandes et trop lourdes pour eux. Cela me donnait vraiment envie de découvrir ces nouvelles Humeurs insolubles, et je n’ai pas été déçue.

Madame A. vient de mourir et ce décès est l’occasion, pour le narrateur, de revisiter à la fois la vie de couple qu’il mène avec Nora, sa vie de famille avec leur petit garçon Emmanuele et surtout, les liens qu’ils avaient tissés avec « Madame A . » ou Babette, leur femme de ménage depuis la grossesse de Nora, ou plutôt la manière dont elle avait structuré leur existence.

les-humeurs-insolublesMadame A. est l’alpha et l’oméga du texte, avec l’annonce de sa mort au premier paragraphe et la révélation de son prénom par Emmanuele au dernier mot du livre ; d’une certaine manière, elle est le personnage principal des Humeurs insolubles ; c’est sa vie que le lecteur connaîtra le mieux au terme du roman : son mariage avec Renato, son potager, son appartement, ses manies et ses opinions bien arrêtées en matière d’alimentation…

Et en même temps, le titre, longtemps énigmatique, instaure une tension avec le récit : quelles sont ces humeurs, et en quoi sont-elles insolubles ? Ce « mystère du titre » s’éclaircit – relativement – aux pages 83-84, tout en recentrant le regard du lecteur sur le narrateur et sur Nora, le mélancolique à l’humeur noire et l’exubérante à l’humeur d’argent. Et vu comme ça, ce sont eux les principaux protagonistes. Resteront-ils aussi insolubles que l’huile et l’eau (p. 126-127) ou vont-ils surmonter le traumatisme causé par la mort de Madame A. et trouver le nouveau rythme de vie dont ils ont besoin ?

Ces Humeurs insolubles de Paolo Giordano passeront peut-être relativement inaperçues dans la production automnale. Pour autant, ne passez pas à côté de ce joli texte qui livre une « petite musique de vie », douce et mélancolique.

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