La cour des grandes – Adèle Bréau : Desperate Housewives à Paris

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La cour des grandes vient de sortir aux éditions JC Lattès. Adèle Bréau, jeune auteure et journaliste, nous raconte avec humour ce que c’est d’être une quarantenaire parisienne. Elle met en scène quatre amies d’enfance et leurs galères : crise de couple, difficulté à avoir un enfant, jalousie, pression au bureau… Tout y passe, dans un tourbillon qui se lit d’une traite.

La cour des grandes a beau aborder certains sujets difficiles et des questions féminines délicates, le roman est très rafraîchissant. Adèle Bréau adopte un style dynamique, alternant habilement description, réflexion, action (un peu d’érotisme aussi) et dialogue, dans un enchaînement quasi cinématographique. La cour des grandes m’a fait l’effet d’une très bonne saison de Desperate Housewives. Sauf que cette fois-ci, les quatre amies sont parisiennes (au cœur du 9ème arrondissement). Elles ont beau bénéficier d’un environnement aisé, Mathilde, Alice, Eva et Lucie n’ont pas toujours la vie facile pour autant. Enfants durs à gérer, ou enfant dur à avoir… mari distant, au chômage, qui travaille trop, qui ne comprend rien… Sexisme au bureau, rêves non réalisés, années qui filent… Le bonheur « programmé », la fin de la spontanéité… Les secrets, les mensonges, les aveux, les prises de conscience… La cour des grandes nous dit tout de ces vies survoltées.

Au fil des saisons, on fait la connaissance de ces jeunes femmes, de leur entourage et de leur quotidien. Le moins que l’on puisse, c’est que ces quatre-là ne tiennent pas en place. Pas une partie du livre ne se termine sans un retournement de situation pour l’une ou pour l’autre. La cour des grandes fait aussi la part belle à la nostalgie et au temps qui passeUn grand amour de jeunesse peut-il tenir le coup et résister à l’épreuve de la vie de famille mêlée à la vie professionnelle ? Rien n’est moins sûr, et les rencontres que l’on fait à l’heure de la maturité pourraient tout faire basculer… Côté amitié : pas de problème. Les amies traversent les années en préservant leur complicité d’antan.

Adèle Bréau, auteure de "La cour des grandes"

Adèle Bréau, auteure de « La cour des grandes »

La cour des grandes est évidemment destiné à un public féminin, tout comme le second tome annoncé (ou plutôt la « saison 2 ») : Les Jeux de garçons. Il est très facile de s’y reconnaître. Si les quatre jeunes femmes sont différentes, elles ont en commun l’envie de ne pas se tromper, de mener une vie conforme à leurs attentes et qui leur ressemble.  Si le roman n’est pas sans comporter certains lieux communs et facilités (on parle quand même de vies quotidiennes tout de même très privilégiées), on pardonne à son auteure à l’humour infatigable. On passe un très bon moment.

Après une bonne heure passée à défaire et ranger les valises, Mathilde avait finalement inétgér le lit conjugal et saisi son smartphone sur lequel elle établissait l’une de ses fameuses listes de tâches dont, chaque jour, elle tentait en vain de venir à bout. La rentrée était l’un des temps forts de l’année. Entre les impératifs scolaires, la reprise des réunions et la mise en place d’un planning dans lequel elle s’efforçait de caser quelques sorties entre copines et des moments à deux avec Max pour « pimenter le quotidien », selon l’expression de Lucie, les semaines qui s’annonçaient allaient être harassantes. »

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