Le film réalisé par Rowan Joffre (critiqué par ici) est en salles depuis le 24 septembre. Voici la critique du roman de S. J. Watson dont il s’est inspiré.
Un matin, Christine se réveille à côté d’un homme qu’elle ne connait pas. Supposant que la soirée a été plus festive que prévu, elle projette de quitter la chambre discrètement. Se faufilant jusqu’à la salle-de-bain, elle croise son reflet dans le miroir et là, c’est le choc. Qui est cette femme ? Quel âge a-t-elle ? 40 ? 50 ans ? Où est la jeune femme d’une vingtaine d’années qu’elle était encore hier soir ? La panique s’installe et l’homme qui dormait à ses côtés vient à son secours. Patiemment, il lui explique : oui, c’est bien elle. Elle a eu un terrible accident il y a environ 20 ans et depuis, chaque nuit efface ses souvenirs de la vieille. Et lui ? C’est Ben, son mari. Il l’aime et la soutient, mais pour l’heure, il doit aller travailler, laissant Christine seule dans une maison inconnue. Dans sa propre maison.
A peine a-t-elle le temps d’intégrer ces informations complètement ahurissantes qu’une sonnerie retentit : elle provient de l’étrange téléphone sans fil rangé dans son sac à main. C’est le docteur Nash. Il prétend qu’ils se connaissent, confirme l’effroyable vérité que Ben lui a expliquée et lui dit qu’elle tient un journal de bord qui contient ce qu’elle vit chaque jour. Comme elle n’en a aucun souvenir, c’est lui qui lui téléphone tous les matins pour le lui rappeler.
Trop c’est trop. Comment est-ce possible ? Comment pourrait-elle ne pas se souvenir de son mari ? De sa maison ? De son âge ? Mais la lecture de ce fameux journal lui confirme sa nouvelle réalité : hier, avant-hier et tous les jours qui précédaient, elle s’est réveillée sans avoir le moindre souvenir de la veille et des vingt années antérieures. Mais la première page de ce journal l’intrigue tout particulièrement. Elle a écrit de sa main « NE PAS FAIRE CONFIANCE A BEN ».
L’intrigue de ce roman de S. J. Watson est particulièrement originale. On y découvre Christine, que l’on suit au quotidien à travers son journal. Chaque jour, elle y écrit ce qu’elle vit et apprend. De cette façon, elle met sur papier sa mémoire, fixe ses souvenirs afin de les redécouvrir chaque jour. Son but ? Les accumuler plutôt que de les perdre sans cesse en espérant qu’un jour ils resteront fixés en elle. Au fil des pages d’Avant d’aller dormir, nous en apprenons donc un peu plus sur sa vie. Petit-à-petit, des incohérences apparaissent dans le discours de Ben. Il ne sait pas qu’elle tient ce journal et un pressentiment étrange incite Christine à garder ce secret pour elle. Aidée par le docteur Nash, elle part donc à la recherche de ses souvenirs et nous dévoile progressivement les incohérences qu’elle relève. Jusqu’à découvrir la vérité…
Dans ce premier roman, S. J. Watson nous entraine dans un thriller psychologique original. Malgré quelques longueurs, Watson nous distille des rebondissements intéressants. Dommage que le principe de base de l’intrigue impose de relire encore et encore l’étonnement de Christine qui découvre sa perte de mémoire chaque matin. Heureusement, le dernier chapitre nous apporte un revirement de situation assez intéressant.