Le troisième tome des aventures Bridget Jones sort aujourd »hui aux éditions Albin Michel. Déjà 15 ans que les fans d’Helen Fielding l’attendent hors d’haleine. Et c’est après maintes tentatives avortées de suites cinématographiques qu’elle nous revient enfin dans Folle de lui.
Inutile de présenter la plus célèbre célibataire de Londres, tant son nom est entré dans notre dictionnaire des synonymes, rubrique « seule, désespérée MAIS irrésistiblement drôle ». Pourtant, une fois la couverture en main, le titre de ce troisième volet étonne. Car si les souvenirs du lecteur sont encore frais, aux dernières nouvelles, la reine de la gaffe s’était posée dans la vie et était déjà « folle de lui» depuis bien un ouvrage et demi.
On espérait que les rumeurs circulant sur internet depuis quelques temps étaient fausses, mais la confirmation tombe dès les premières lignes : MARK DARCY 1956-2008.
Désormais veuve et écrivain, Bridget doit tant bien que mal se remettre sur les rails de la recherche amoureuse dans une toute nouvelle configuration : 20 ans de plus et parent solo de deux jeunes enfants.
« Je devais me rendre à l’évidence : la peau autour de mes yeux était un tissus de rides; mon menton et la ligne de ma mâchoire commençaient à devenir flasques; mon cou ressemblait à celui d’une dinde et des sillons se creusaient entre ma bouche et mon menton, comme chez Angela Merkel. J’avais presque l’impression de voir mes cheveux grisonner et se permanenter. C’était arrivé, finalement. J’étais une vieille. »
L’histoire s’ouvre sur une courte introduction où l’on apprend entre autre que Bridget a une liaison avec un homme de 29 ans et que, oh choc, Daniel est le parrain de Billy (son fils) et de Mabel (sa fille). Suit alors un flashback nous expliquant les circonstances de la mort de Mark et les conséquences sur ce nouveau quotidien. Alias une totale remise en question, alias une toute nouvelle hygiène de vie.
Comme à son habitude, les jours de Bridget sont dévoilés sous forme de journal intime sur une année entière. A croire que, sans vouloir dévoiler quoi que ce soit, Bridget est décidément une fille du mois de décembre. Ainsi, chaque tome de la trilogie correspond à une sorte de rite de passage. Un nouveau départ. Le premier accompagnait le quotidien d’une trentenaire esseulée. Le online casino canada deuxième explorait les difficultés de rester en couple. Le troisième aborde le thème certes moins amusant du deuil et, cinq ans plus tard, de la vie qui continue.
Malgré le bond temporel et la cinquantaine bien installée, Bridget ne semble pas avoir vraiment changé. Toujours accro aux hommes et à la nourriture, ses obsessions sont simplement agrémentées des contraintes de la vie de mère et se sont, pour l’occasion, transposées sur des sujets plus actuels. On casino le rappelle, l’écriture du second tome correspond grosso modo à l’apparition des téléphones portables. Les nouvelles technologies étaient donc jusqu’à présent quasi inexistantes dans les diverses péripéties de Bridget. Ici, les références sont très contemporaines. Les codes ont changé. C’est donc une vie très connectée qui nous est racontée, entre réseaux sociaux (grosse passion Twitter), applications smartphone et sites de rencontre douteux. Et si les mariés-et-fiers-de-l’être font leur retour, c’est suivis de près par leurs petits frères 2.0 : les « tout dans le texto et rien dans le pantalon ».
Ce qui saute aux yeux dès le début de la lecture, c’est que l’on retrouve un à un les éléments qui ont déjà fait le succès de la saga. L’évocation des bergers allemands, le fait d’avoir couru toute nue sur la pelouse étant petite…
On ne rate pas une occasion d’évoquer les guides de développement personnel (« Pourquoi les hommes aiment les salopes ») et d’égrainer des conseils mûrement réfléchis tel :
« EVITER DE FILER SANS ARRET AUX TOILETTES ET D’Y STATIONNER, SINON IL CROIRA QUE VOUS AVEZ PROBLEME DE DROGUE OU DE TRANSIT »
S’il est plaisant de retrouver cette tonalité qui nous amusait tant dans les débuts de l’aventure de Bridget, on se rend compte en avançant dans l’histoire que c’est exactement la même recette qui est en fait utilisée. Ce qui déçoit un peu quand on s’attendait à un minimum d’évolution de la part du personnage principal. Pire : le fil conducteur de l’intrigue est clairement calqué sur le dilemme Mark/Daniel.
Alors, véritable démonstration du fait que l’être humain suit toute sa vie les mêmes schémas, ou simple manque d’inspiration de la part de l’auteur ? Helen Fielding, si tu nous lis, sache que l’on t’aime beaucoup mais que, pour paraphraser Renée Zellweger dans le premier film de 2001, on « attendait peut-être quelque chose d’un peu plus magique « .
« Je suis finalement arrivé au pub avec deux minutes d’avance et me suis précipitée aux toilettes pour m’assurer que je n’étais pas maquillée à la truelle comme Barbara Cartland. Enfin je me suis assise dans le jardin, sous ce fabuleux soleil, telle une déesse du calme et de la lumière détendue et ponctuelle. Au moment où Roxter est apparu, une mouette m’a chié sur l’épaule. »