Dilemmes et coups bas : les incroyables Beast Games (Prime Video) de Mr Beast
Mr Beast a beau cumuler des millions d’abonnés, il cherche à les fidéliser en proposant des concepts de plus en plus élaborés. Cette année, il a décidé de créer ses propres Squid Game sur Prime Video. Jimmy « MrBeast » Donaldson est le plus grand youtubeur du monde. Chacune de ses vidéos cumule des dizaines de millions de vues et génère des millions de dollars. Que faire de tout cet argent ? Créer ses propres Olympiades : les Beast Games.
Alors que sa vidéo reproduisant Squid Game avait cartonné, il a conçu de toutes pièces un jeu d’argent, de hasard et de stratégie aux proportions gigantesques : les Beast Games. Cette émission de téléréalité, animée par Donaldson lui-même, présente le plus grand casting de l’histoire du genre avec 1 000 participants qui s’affrontent pour remporter un prix exceptionnel de 5 millions de dollars. Pour parfaire le marketing, il a publié un prologue en vidéo, « 2,000 People Fight for $5,000,000 », montrant le processus de sélection qui a permis de réduire le nombre de participants de 2 000 à 1 000 à travers une série d’épreuves.
Beast Games : une super production ?
Durant les dix épisodes diffusés sur Prime Video, Mr Beast propose des jeux mêlant stratégie et hasard, avec de l’argent à profusion. La première critique adressée à l’émission est qu’elle ignore le message de Squid Game, qui montrait surtout des personnes surendettées dans un pays sans filet social. Les Beast Games sembleraient faire abstraction de ce message pour distribuer de l’argent dans un pays déjà riche. Mais cette comparaison serait réductrice. Les participants des Beast Games cherchent également à améliorer leur situation financière. Les crédits aux États-Unis constituent un piège tout aussi important. En observant la réaction des participants lors de leur élimination, on comprend qu’ils ne mettent pas leur vie en jeu, mais plutôt leur avenir.
Concernant les jeux, Beast Games fait preuve d’une redoutable efficacité. Beast a investi massivement pour offrir un terrain de jeux gigantesque, des moyens techniques considérables et des gains exceptionnels. Le budget atteint 100 millions de dollars pour 11 épisodes d’un « jeu télévisé » ! La première épreuve se déroule dans un stade, nécessaire pour accueillir 1000 trappes ! On passe ensuite à une ville (plutôt une prison de luxe) géante avec maison, coin de loisirs, et tour géante qui a couté 14 millions de dollars à construire ! Côté réalisation, des caméras omniprésentes, un montage dynamique et très « web » (incrustations, zooms dégradant la qualité d’image, tous les codes d’une vidéo web désormais habituels) rendent chaque épisode aussi rythmé qu’une vidéo YouTube. Tout est conçu pour créer un univers familier et accessible. Les Beast Games font même référence aux jeux vidéo avec des effets visuels (cibles, surimpression, infographies). La production est incontestablement à la hauteur.
On peut le dire, la production est vraiment au taquet.
Mais ça n’a pas empêché des retours un peu désastreux niveau organisation. On sent qu’un barnum pareil, avec une culture un peu du DIY, peut révéler des failles. Même avec un budget pharamineux, si la production derrière est toujours dans une culture du vite fait bien fait, ça donne beaucoup de plaintes sur la sécurité, le confort et le respect des participants.
Les Beast Games enchainent les épreuves qui proposent de partir de suite avec un sacré paquet de frics, ou tout simplement de rester et de tenter l’aventure des 5 millions. Mais Beast ouvre les vannes à fond. Île déserte, Tesla, choix cornéliens, les dilemmes sont nombreux dans ces jeux. Et tout le sel de cette émission se retrouve dans les choix humains à faire. Les Beast Games posent beaucoup de questions sur nous-mêmes, on se plait à se demander si on ferait la même chose que les candidats. Si les jeux sont inégaux, il y a toujours cette petite voix intérieure qui nous demande ce qu’on ferait comme stratégie. Car c’est avant tout un jeu où l’humanité des gens ressort. Alliance, amitié, rancœur, on est dans des jeux où l’humain est face à des semblables et à lui-même. Tous les profils seront là, la mère de famille, le jeune un peu fou, le ténébreux, la sûre d’elle, le salopard, le mec trop gentil et confiant.. Au fil des épisodes, les participants sont éliminés et il reste à chaque fois des favoris ou non pour qu’on continue à regarder cette Olympiade assez folle.
Si vous voulez retrouver un esprit Intervilles (toute proportion gardée), des dilemmes Squid Gamiens, jetez un œil sur les Beast Games sur Prime Video.