Yellowjackets saison 2 (Canal +) : effet de non-surprise ?
Après le coup de cœur de sa saison 1, Yellowjackets dévoile enfin sa saison 2 sur Canal+. Mais la série surprend-elle encore ?
Difficile d’appréhender une saison 2 quand on l’attend avec impatience. On peut être déçus par le rythme différent puisque les auteurs doivent faire durer. On peut aussi être avides de surprises, mais encore une fois, les auteurs sont là pour faire durer…
Beaucoup de séries qui ont passé le cap de la saison 1 explosive se permettent de lever le pied quand ils savent que la série s’installe et qu’elle doit, du moins on l’espère, durer. Sauf que les séries ont évolué et leur finalité n’est possiblement plus de s’inscrire dans le temps mais plutôt d’avoir une conclusion de prévue et d’avoir un plan défini.
Si Yellowjackets semble avoir un plan sur 4 ou 5 saisons (ou plutôt sur 45 épisodes vu les saisons trop courtes qu’on nous propose), c’est donc une saison 2 qui va aller à son rythme.
Il reste alors l’effet de surprise. En pleine saison 1, nous approchions les personnages, les intrigues, l’univers, le background. L’impression d’immersion était là. Puis les mois ont passé et la saison 2 arrive. Difficile de se remettre dans le bain ? Possible, car la saison 2 semble moins intrigante et moins prenante.
Il faut dire que les événements sont plutôt calmes dans le Wilderness. La neige a envahi le paysage et nous voilà dans un froid glacial dans cette cabane où la nourriture se fait rare. La survie est plus que jamais là. Si Shauna vit avec sa grossesse, elle a aussi des visions de Jackie. Elle s’isole et discute avec le cadavre de son amie en la voyant plus vivante que jamais. Pour les autres, Lottie semble de plus en plus prendre le lead.
Dans le présent (même si on est encore en 2021/2022), Nathalie a disparu, Misty enquête. Shauna et Jeff couvrent leur implication dans le meurtre d’Adam en détruisant son studio d’art personnel et en brûlant sa carte d’identité, ainsi que les journaux de Shauna.
Ce début de saison 2 est à l’image des deux tiers de la saison (6 épisodes). On sème les graines du « grand final » où toutes les survivantes seront réunies autour d’une Lottie, nouvellement retrouvée (Simone Kessell, Terra Nova) et d’une Van, retrouvée (Lauren Ambrose, Six Feet Under) pour une réunion mystique jamais vraiment prenante. On ne sait pas trop où va cette story-line du présent. Elles sont là avec leur vie dissolue, leur traumatisme, sauf que tout pointe systématiquement sur l’appel du sauvage. Et cet esprit quelque peu paranormal plane au-dessus de cette saison. Dans le passé, le « Wilderness » est bien celui qui tire les ficelles sans qu’on ne sache vraiment ce que c’est.
Si l’ambiance générale, cet hiver pesant, est à remarquer (et son lot de fausse neige et de froid sortant des bouches), le groupe peine à avoir des petits fils rouges qui suffisent à combler les épisodes. Il y aurait beaucoup d’histoires à raconter en « one shot » pourtant. Il y a cette scène choc qui marque le début de la phase « cannibalisme », cette scène marquante pour le coup, finement trouvée, glauque, gore. Et la grossesse de Shauna sera au centre des attentions quelque temps avant que cette histoire ne déclenche le début d’une tension palpable entre les survivantes.
Si la saison 2 aurait sûrement mérité un épisode en plus (seulement 9 épisodes cette année !), Yellowjackets détient toujours ce pouvoir de fascination. Rares sont les séries d’aventures, de thriller et dépaysement avec une telle efficacité. On aime le côté survival, la destinée de personnages, le casting (impeccable, on en vient même à retrouver des gimmicks de certaines chez leurs versions ado) et l’ajout d’Elijah Wood qui forme un excellent duo avec Misty (toujours géniale Christina Ricci).
La saison 3 de Yellowjackets est déjà prévue et la saison 2 est à retrouver sur Canal+.