Paroles de scénariste d’En Thérapie : « Les gens sur le plateau étaient des gens de cinéma et n’avaient aucune idée de ce qu’il fallait faire »
Le mouvement Paroles de Scénaristes a émergé sur Internet avec son lot de coups bas et de dénigrement du métier. Serial Causeurs a invité Vincent Poymiro, scénariste de la série de Arte, En Thérapie, pour parler de la situation.
En Thérapie est un immense succès sur Arte et Arte.tv. Cette série, remake de Betipul , nous plonge dans les séances de thérapie de plusieurs personnages. Pour la promotion de la série, les médias ont invité les deux réalisateurs et créateurs de la série, Éric Toledano et Olivier Nakache, déjà auteurs d’Intouchables. On comprend qu’il vaut mieux inviter des noms connus plutôt que des scénaristes obscurs de série pour parler d’une œuvre. On invitait José Dayan pour parler de sa dernière réalisation ou Camille Lou pour parler de Je Te Promets.
Rien d’étonnant, même aux Etats-Unis, pour le divertissement, on invite les acteurs… Mais côté presse spécialisée, on a encore du mal à se dire que le scénariste a son mot à dire, lui qui a mis des mots dans la bouche des personnages.
Après OVNI(s), Serial Causeurs a invité Vincent Poymiro pour parler de la genèse du projet En Thérapie et nous livre les dessous de la fabrication de la série. Il parle également de la saison 2.
« Les gens qui étaient sur le plateau étaient des gens de cinéma et n’avaient aucune idée de ce qu’il fallait faire. La culture sérielle en France a du mal avec l’idée que le scénariste est là pour faciliter le travail » déclare Vincent Poymiro, auteur de la série Ainsi Soient-ils. Il souline qu‘ »En France, on a besoin de faire alliance avec des gens qui ont des capacités. » pour faire des projets solides. Le scénariste reste la personne la mieux placée pour, avec le moins d’énergie possible, faire des retouches sur l’histoire, les dialogues, les scènes. Vers la fin du tournage, un des auteurs, Alexandre Manneville, est devenu délégué pour recadrer les changements, c’est un moindre mal.
La France a encore et toujours du retard sur l’organisation d’une production de séries et même dans sa diffusion. « La culture sérielle n’est pas chez les personnes de plus de 40 ans qui regardent TF1 » constate t-il. » Ce public va tendre à disparaître » ajoute Vincent.
« On n’a pas trouvé avec les partenaires artistiques les conditions nécessaires à prendre soin de la série comme il faut. C’es un travail collectif où tout le monde doit se sentir bien. Et on ne l’était plus. rajoute Vincent sur la possibilité de la saison 2.
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