Critique de Destination Finale : Bloodlines – on affine le concept sans le développer
Difficile de définir Destination Finale : Bloodlines comme une simple suite, tant la franchise Destination Finale s’est imposée comme une véritable anthologie du cinéma d’horreur. Avec Destination Finale : Bloodlines, la saga fait son grand retour après 14 ans d’absence, pour le plus grand plaisir des fans.
Destination Finale : Bloodlines, une saga à part
Le premier film, sorti en 2000, avait surpris tout le monde. Réalisé par un ancien de X-Files, il recyclait un script initialement écrit pour la série. Très vite, Destination Finale est devenu, aux côtés de The Faculty, une référence majeure des teen movies horrifiques de l’époque.
Au fil des années, la franchise a proposé quatre suites dont la suite « bigger and louder », la version 3D, la préquelle cachée, puis la suite qui rafraîchit le concept, et le 3 qui… est le 3. En 2025, Destination Finale : Bloodlines prend le relais, s’inscrivant dans la tendance des « legacyquels ». Pourtant, le lien avec les précédents films reste ténu, se limitant souvent à quelques clins d’œil pour les fans.
Un univers peu développé mais une mécanique efficace
C’est ce que l’on pouvait déjà reprocher à la franchise avant Destination Finale : Bloodlines : à l’exception du cinquième opus, aucun film ne développe vraiment l’univers ou la mythologie de Destination Finale. Avec Bloodlines, il ne s’agit pas de corriger cette faiblesse, mais d’élargir le champ des possibles.
Dans Destination Finale : Bloodlines, la Mort doit « rectifier le tir » et éliminer toutes les personnes qui n’auraient pas dû exister, comme les enfants des survivants. Mais cela soulève une question centrale : quel est le timing de la Mort ? Quand doit-on s’inquiéter ? Et surtout, pourquoi les personnages ont-ils des visions de la catastrophe à venir ?
Des questions sans réponse dans Destination Finale : Bloodlines
Après six films, dont Destination Finale : Bloodlines, aucune explication n’est donnée sur l’origine de ces visions. Ni prophétie, ni « chosen one », ni entité surnaturelle bienveillante. Même en remontant aux années 60, avec la plus ancienne vision de la franchise, le mystère reste entier. Pire encore, dans Bloodlines, la petite-fille hérite de la vision de sa grand-mère, sans qu’aucune explication ne soit fournie.
Concernant le timing, Destination Finale : Bloodlines reste fidèle à la tradition : chaque film propose un épilogue où l’on croit être sauvé, avant que la Mort ne revienne au moment le plus inattendu. Les règles semblent donc totalement aléatoires, renforçant l’aspect « imprévisible » de la saga.
Morts spectaculaires et plaisir coupable
Malgré ces incohérences, Destination Finale : Bloodlines offre ce que les fans attendent : des morts graphiques, inventives et sadiques. Le film joue habilement sur l’attente, la mise en scène et la surprise, avec des réactions en chaîne toujours plus impressionnantes. Bloodlines se place même dans le haut du panier grâce à une mise en place savoureuse des étapes de chaque mise à mort. On ne parlera pas des personnages, jamais vraiment intéressants, surtout l’héroïne.
Cependant, une question persiste : pourquoi certains personnages parviennent-ils à s’en sortir alors que d’autres non ? Dans Destination Finale : Bloodlines, un membre de la famille échappe à la Mort une première fois sans que le film n’apporte la moindre explication… Peut-on donc avoir des secondes chances ?
Un hommage à Tony Todd et une conclusion mitigée
Bloodlines développe tout de même le personnage culte incarné par le regretté Tony Todd, qui fait ici sa dernière apparition. Il livre quelques indices sur la nature de la Vie et de la Mort, mais sans jamais révéler comment il a pu échapper à la Mort aussi longtemps.
Au final, Bloodlines reste fidèle à l’esprit de la saga : frustrant par sa mythologie peu développée, mais généreux en hémoglobine et en morts spectaculaires. L’effet de surprise fonctionne, mais s’estompera sans doute lors des revisionnages. Seul le temps dira si ce sixième opus de Destination Finale saura conquérir le cœur des fans et s’imposer comme un incontournable de la franchise.